Un diplôme unique pour les AESH du Grand Chalon

Pour faire face à la pénurie d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) le Grand Chalon a financé un dispositif de formation. Une première en France.

Les représentants du Grand Chalon mais aussi de Formapi accompagnent dix AESH dans le nouveau dispositif de formation mis en place sur le territoire. (© Le Grand Chalon)
Les représentants du Grand Chalon mais aussi de Formapi accompagnent dix AESH dans le nouveau dispositif de formation mis en place sur le territoire. (© Le Grand Chalon)

Trois constats ont motivé la mise en place d’un dispositif de formation pour les d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). « Les AESH ont un contrat précaire. Ce sont des CDD, qui ne sont pas toujours renouvelés et généralement des temps partiel » relève Annie Lombard, vice-présidente en charge de la Politique de la Ville, des Solidarités, de l’Emploi, de l’Insertion et de la Santé au Grand Chalon. Le manque de personnel pour accompagner les enfants, mais aussi le besoin complémentaire d’accompagnement sur des périodes périscolaire ou en centre de loisirs viennent compléter le tableau des besoins identifiés.

Par ailleurs, les AESH ne disposaient jusqu’à présent d’aucun diplôme pour sanctionner leur travail ou leur formation. C’est désormais chose faite. « Nous nous sommes tournés vers l’organisme de formation Formapi qui accompagnait déjà ses publics vers l’animation. » explique l’élue. A présent, les AESH peuvent obtenir un CPJEPS animateur d’activités et de vie quotidienne, un diplôme qui n’a encore aucune existence en France.

Une formation en 280h

« Cette formation s’étend sur 11 mois, soit 280 heures sur 36 mercredis, complétées par 140 heures de situation professionnelle sur les temps périscolaires, extrascolaires ou en centre de loisirs. » précise la vice-présidente. Dix AESH suivent la formation depuis septembre 2023. « J’ai rencontré ces personnes au début de leur formation. Elles appréhendaient puisque cela remettait en question leur métier. Aujourd’hui, elles sont ravies ! » pointe-t-elle. Grâce à leurs nouvelles compétences, les AESH peuvent intervenir en animation pendant les vacances scolaires, en centre de loisirs notamment, et ainsi compléter leurs revenus. « Il s’agit de rendre le métier plus attractif. » relève Annie Lombard.

Pour financer cette formation, le Grand Chalon a débloqué 34 820 euros tandis que l’Education nationale a mis 3 000 euros dans le dispositif.

Une demande qui s’accroît

La création de ce diplôme va permettre de subvenir à une demande forte sur le territoire. Depuis 2017 en France, le nombre d’AESH a augmenté de 42 %. Il y a au total, 136 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap en activité dans les établissements scolaires français, de la maternelle au lycée. Seulement, aujourd’hui, ils ne sont pas assez nombreux pour répondre aux besoins. « Notre département aurait besoin de 200 AESH au moins. L’Education nationale manque également d’accompagnants sur notre territoire. » souligne Annie Lombard. Le Grand Chalon affiche non seulement son souhait d’inclure les enfants dans la société mais aussi de créer des emplois moins précaires, avec des salaires plus élevés. Ce diplôme CPJEPS était la clé.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert