Un partenariat départemental et métropolitain pour soutenir l’aéroport Dole-Jura

L'aéroport de Dole-Jura, désormais soutenu financièrement et dans sa gouvernance par la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire et la métropole dijonnaise, confirme son statut d'unique aéroport régional de passagers.

de g à d : Dominique Chalumeaux, vice-président du conseil départemental (CD) du Jura, André Accary, président CD71, François Sauvadet, président CD21, Clément Pernot, président du CD39, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et Jean-Pascal Fichère, président du Grand Dole (@Aletheia Press/Arnaud Morel)
de g à d : Dominique Chalumeaux, vice-président du conseil départemental (CD) du Jura, André Accary, président CD71, François Sauvadet, président CD21, Clément Pernot, président du CD39, François Rebsamen, président de Dijon Métropole et Jean-Pascal Fichère, président du Grand Dole (@Aletheia Press/Arnaud Morel)

Depuis sa reprise par le Conseil départemental du Jura en 2007, l'aéroport Dole-Jura a été au cœur de débats quant à son rôle territorial, notamment en raison de sa rivalité avec l'aéroport Dijon-Bourgogne, situé à une quarantaine de kilomètres. L'annonce conjointe, ce 8 mars, de François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or, d'André Accary, son homologue de Saône-et-Loire, de François Rebsamen, président de Dijon Métropole, et de Clément Pernot, président du Conseil départemental du Jura, marque un tournant décisif.

« Aujourd’hui, c’est un nouvel envol », s'est réjoui Clément Pernot, exprimant un optimisme palpable quant à l'avenir de l'aéroport, jusqu'alors assumé principalement par le conseil départemental du Jura. Ce dernier a investi près de 38 millions d’euros sur seize années pour soutenir la plateforme, soit environ 2,4 millions d’euros par an.

Des motivations variées

Les motivations des responsables politiques pour apporter leur soutien s’avèrent variées. François Sauvadet met en avant le rayonnement international de la région, soulignant l'importance d'un aéroport international pour des événements tels que la vente des vins de Beaune ou les futurs congrès de l’Organisation Internationale du Vin à Dijon. Pour François Rebsamen, il s'agit de désenclaver la région, favorisant ainsi le développement des mobilités. De son côté, André Accary insiste sur l'utilité de l'aéroport pour la lutte contre les incendies, soulignant les 230 000 hectares de forêt en Saône-et-Loire.

Cependant, cette union en faveur de l'aéroport ne dissimule pas l'absence remarquée de certaines collectivités, notamment le Grand Besançon Métropole et le département du Doubs. Également absente, la région Bourgogne–Franche-Comté, motivée en partie par des préoccupations environnementales. « La plupart des régions soutiennent les aéroports régionaux, pas la nôtre, aux abonnés absents », déplore François Rebsamen.

Des questions cruciales restent cependant en suspens concernant le financement et la gouvernance de l’aéroport. Actuellement géré en délégation de service public par Edeis concessions, le détail de l'engagement financier des nouvelles parties prenantes reste à définir. Des réunions entre les directeurs généraux des collectivités sont prévues pour aborder ces questions majeures.

Un équilibre financier en question

Malgré ces avancées, l'aéroport de Dole-Jura demeure structurellement déficitaire, principalement animé par les vols de la compagnie aérienne low-cost Ryanair. Avec un flux passager qui s’établit autour de 120 000 passagers à l’année (125 141 passagers en 2023) dont 33 % proviennent de Côte-d’Or, 22 % du Doubs, 13 % du Jura et 9 % de Saône-et-Loire, l'aéroport nécessite un soutien financier important pour maintenir son activité. Celui-ci prend principalement la forme d’une aide commerciale à Ryanair, à la légalité discutable. « Pour la saison 2022- 2023, le montant alloué pour cet équilibre durable et raisonnable s’établit à 1,707 million d’euros. Outre la contribution d’exploitation, ce montant intègre l’accompagnement commercial des compagnies », détaille le conseil Départemental du Jura.

En parallèle, des travaux de rénovation de la piste, essentiels pour assurer la sécurité et la pérennité de l'aéroport, sont prévus. L’investissement, ne cesse de grimper pour s’établir, aujourd’hui, autour de 7,5 millions d’euros, contre un peu plus de 3 millions à l’origine. Problème, la Région, qui a accepté de participer à cette opération, maintient sa participation à 50 % du niveau initial envisagé, soit 1,58 million d’euros.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel