Achats, consommation, inflation : les Français moins confiants
La consommation des Français fléchit et leur moral est reparti à la baisse, en ce début 2024. Les ménages demeurent inquiets face à la hausse des prix et à l’incertitude économique.
La conjoncture économique peu porteuse a freiné les achats des Français et leur confiance s’érode, selon les derniers indicateurs de conjoncture publiés par l’Insee. Après une légère embellie en décembre, la consommation des ménages en biens a de nouveau fléchi en janvier, accusant une baisse de 0,3%, en volume. Ce repli est principalement imputable à la chute des achats en biens fabriqués, estimée à 1,5% sur un mois. Parmi ces derniers, les achats de biens durables ont été les plus touchés, avec un repli de 3,3%, après une hausse de 1,7% en décembre. L’Insee, attribue ce repli principalement à la forte baisse des achats de voitures neuves et d’occasion, en raison du durcissement des dispositifs de bonus et de malus écologiques. En revanche, les dépenses en produits textiles et d’habillement ont lègèrement repris (+0,6%), grâce à la hausse des achats de chaussures et de cuir, détaille l’Insee.
L’institut de statistique rapporte aussi un rebond de 1,3% des dépenses en énergie sur un mois, déjà en augmentation de 1,5% en décembre : « cette nouvelle hausse s’explique par l’augmentation des achats de carburants, en particulier le super sans plomb, et par le rebond de la consommation d’électricité et de gaz ». Parallèlement, les achats en produits alimentaires frémissent (+0,4%) en janvier, après avoir reculé de 0,9% en décembre.
Le moral des ménages en berne
La situation conjoncturelle pèse aussi sur le moral des ménages. Après plusieurs mois d’embellie, l’indice mesurant leur confiance recule de deux points en février, pour se situer à 89, bien en deçà de sa moyenne sur la période de janvier 1987 à décembre 2023 (100). Au cours de ce même mois, les Français se montrent moins enclins à réaliser des achats importants, avec un solde d’opinion dédié en baisse de cinq points par rapport au mois précédent. Ce recul intervient après une hausse de cinq points en janvier.
De plus, la confiance des ménages concernant leur situation financière future fléchit de trois points, en février.
Cette baisse de confiance qui reflète les inquiétudes des ménages quant à leur capacité à faire face aux dépenses à venir peut s’expliquer notamment par la hausse des prix et les craintes liées à l’avenir économique.
Moins d’optimisme pour l’avenir
Par ailleurs, les ménages sont moins optimistes quant à leur capacité d’épargne, tant actuelle, qui baisse de quatre points, que future (-3 points).
Quant au contexte économique, les perceptions actuelles sont légèrement moins favorables. Les ménages sont moins nombreux à estimer que le niveau de vie va s’améliorer les prochains mois ( l’indicateur se replie de quatre points). Alors que l’emploi salarié privé s’est stabilisé au dernier trimestre 2023, leurs craintes quant à l’évolution du chômage progressent également (+ 4 points, mais en deça de la moyenne historique). Si l’inflation semble engager sa décrue (sur un an, le taux est repassé, en février, sous la barre des 3 % pour la première fois depuis janvier 2022, selon les données provisoires), la hausse des prix reste un sujet de préoccupation. Les Français ne perçoivent pas pour l’instant le ralentissement. Le ressenti d’une inflation encore significative persiste : la part de ceux estimant que les prix à venir vont continuer à aumenter grimpe de sept points.
Au final, l’attitude prudente affichée par les ménages ne plaide pas en faveur d’une reprise rapide de la consommation, principal moteur de la croissance, et vient confirmer les inquiétudes des dirigeants de PME-TPE, préoccupés par la faiblesse de la demande.
AÏcha BAGHDAD et B.L