Confiance des ménages : une amélioration fragile

Les Français se montrent un peu plus confiants, mais font encore preuve de prudence dans leurs intentions d’achat importants et privilégient l’épargne. Les perspectives financières et la perception de l’inflation se redressent, tandis que les craintes sur le chômage reviennent.

(c) Adobe Stock
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Les ménages français ont un peu repris confiance en février, selon les dernières données de conjoncture de l’Insee. En hausse d’un point, l’indicateur qui synthétise leur moral s’établit à 93, mais reste inférieur à sa moyenne habituelle (100 entre janvier 1987 et décembre 2024). Dans l’ensemble, les Français semblent plus sereins quant à leurs finances, mais préfèrent maintenir une attitude de précaution.

Les perspectives financières s’améliorent

Ils ont une meilleure opinion de leur situation financière. Les soldes concernant celle passée et future progressent de 5 et 2 points, respectivement, pour retrouver des niveaux supérieurs à la moyenne et se situer au plus haut depuis début 2022, indique l’Insee. Pour autant, les Français sont un peu moins enclins à faire des achats importants : le solde correspondant (-29) perd un point et reste bien inférieur à sa moyenne historique. De fait, en janvier, ces derniers sont restés prudents dans leurs dépenses, en particulier, de biens durables (automobiles, équipement de la maison, produits électroniques...) qui ont chuté de 3,9 % - alors que les achats alimentaires ont progressé de 1,4 %, selon les dernières données de l’Institut de statistique.

L’attrait pour l’épargne continue de croître

Et les particuliers préfèrent mettre de l’argent de côté. Leur propension à épargner affiche un plus haut sans précédent depuis le début des enquêtes dédiées de l’Insee, en 1987. Le solde d’opinion favorable à l’épargne gagne quatre points, dépassant largement la moyenne de long terme. Toutefois, les ménages se montrent plus optimistes quant à leur capacité future d’épargne future, mais moins confiants lorsqu’il s’agit de leur capacité actuelle. Au quatrième trimestre 2024, le taux d’épargne des Français reste élevé à 18,4 %.

Des craintes accrues sur le chômage

Concernant leur niveau de vie, passé comme futur, les ressentis restent stables, ce mois de février, mais demeurent nettement inférieurs à la moyenne de long terme.

Autre bémol, la remontée des défaillances d’entreprises, la multiplication des plans sociaux et le retournement des intentions d’embauche nourrissent les craintes des Français quant à l’évolution du chômage, les inquiétudes sur le sujet connaissent un fort rebond. Le solde correspondant prend 7 points, effaçant la baisse observée en début d’année. Confrontés à une demande peu dynamique et dans un contexte d’incertitude politique, les dirigeants de PME et TPE freinent leurs projets de recrutement, confirme le dernier baromètre Bpifrance Le Lab/ Rexecode du 1er trimestre 2025, publié fin février : plus d’un tiers d’entre eux envisagent de les reporter et 27 % même de les annuler (+8 points sur le trimestre).

Le ralentissement de l’inflation perçu

Plus positivement, les ménages paraissent percevoir la décrue de l’inflation, ils sont de moins en moins nombreux à estimer que les prix ont fortement augmenté sur les 12 derniers mois. Leurs anticipations d’une prochaine hausse sont également plus modérées. L’indicateur concernant l’inflation passée baisse de 5 points, tandis que celui relatif à l’inflation future fléchit légèrement (-1 point). Pour la première fois depuis février 2021, le taux d’inflation sur un an est passé sous la barre des 1 %. Il atteint 0,8 % en ce mois de février, vs 1,7 % en janvier, selon l’estimation provisoire que vient de publier l’Institut de statistique, notamment à la faveur du repli des prix de l’électricité, en raison de la baisse des tarifs réglementés, en début de mois.


AÏcha BAGHDAD et B.L