Hollywood, l'envers du décor
Un film mythique et un studio légendaire au programme de la sélection livres dédiée au 7e art.
Chinatown, l’histoire d’un film mythique
Si les années 1970 furent d'une stupéfiante richesse cinématographique avec des œuvres mémorables, Chinatown (1974) appartient à la caste des films légendaires d'une décennie magnifique. Avant tout naturellement pour le film et son insondable richesse, mais aussi pour l’incroyable genèse de ce projet, mettant en scène des protagonistes hauts en couleurs, sur fond de mutation spectaculaire des studios hollywoodiens. Dans The Big Goodbye, Sam Wasson signe un récit captivant, entre roman noir et enquête, sur l’incroyable histoire de ce film mythique. Au générique de ce dernier figure ainsi au premier plan le cinéaste Roman Polanski, alors au sommet de sa gloire suite au succès de Rosemary’s Baby mais toujours hanté par le tragique assassinat de sa femme Sharon Tate en 1969. En tête d'affiche, Jack Nicholson qui incarne ici l’un des rôles les plus inoubliables de sa carrière – celui du détective privé Jack Gittes –, qui va le propulser au firmament hollywoodien. Autre personnalité charismatique à l'initiative du film : le producteur de la Paramount Robert Evans, initiateur du Parrain (1972) de Francis Ford Coppola et Serpico (1973) de Sidney Lumet. Sans oublier la sublime Faye Dunaway, dont la relation avec Polanski fut conflictuelle lors du tournage, ou le scénariste Robert Towne qui sera récompensé par un Oscar pour son script. Après des années d’investigations, l’auteur nous conte avec passion, les coulisses de ce chef-d’œuvre – qui prend naissance dans les romans de Raymond Chandler et Dashiell Hammett – baigné par l’atmosphère suffocante de Los Angeles. Soit l’un des plus grands livres jamais écrits sur une époque disparue, sur le cinéma et sa mythologie hollywoodienne.
The Big Goodbye - Chinatown et les dernières années d’Hollywood de Sam Wasson (Editions Carlotta – Traduit de l'anglais par Samuel Bréan).
RKO Radio Pictures
Ce passionnant premier volet d'un diptyque consacré au studio RKO retrace l’histoire de l’un des cinq plus grands studios de l’âge d'or d'Hollywood, avec Universal, MGM, Paramount, 20th Century Fox et Warner. Car jusqu’au milieu des années 1950, la Radio Keith Orpheum Pictures est l’une des majors qui dominent l’industrie cinématographique, produisant plus d’un millier de films – dont de sublimes joyaux comme le Citizen Kane d’Orson Welles ou La Vie est belle de Frank Capra, sans oublier les fulgurantes séries B de Jacques Tourneur (La Féline, La Griffe du passé…) – avec certains des plus grands cinéastes de l'histoire du 7e art (George Cukor, John Ford, Howard Hawks, Fritz Lang, Alfred Hitchcock…). Grâce à la découverte de documents et correspondances inédits, Richard B. Jewell dévoile l’histoire du studio, depuis sa création en 1928 jusqu'à la première moitié de l’année 1942, évoquant le star system, les coups d’éclat de Katharine Hepburn, les crises du duo Fred Astaire-Ginger Rogers, les films maudits d'Orson Welles… à travers un récit articulé autour des changements incessants de dirigeants de la RKO.
RKO Radio Pictures – Naissance d’un titan de Richard B. Jewell (Editions Lobster Films – Traduit de l'anglais par Pierre-Henri Loÿs et Gaëlle Lynch).