Consommation
Les Français, moins fans du low cost que le reste des Européens
S’il est un secteur qui va bénéficier de l’inflation en Europe, ce devrait être celui du low cost, d’après une récente étude de l’Observatoire Cetelem de la consommation. En France, toutefois, les consommateurs semblent moins acquis.
L’inflation devrait bénéficier au moins à un secteur : le low cost, dont le modèle économique consiste à proposer des prix d’au moins 25 % inférieurs à l’offre du marché. Telle est l’analyse de l’étude «Du choix contraint à l’achat malin – A chacun son low cost », publiée le 16 février, par l’Observatoire Cetelem de la consommation. D’après l’étude, le low cost est déjà bien implanté en Europe où il bénéficie d’une relativement bonne image, avec une note moyenne de 6,5/10. De nombreux consommateurs ont déjà entendu parler du low cost et 54% des personnes interrogées en sont des clients réguliers. Parmi ces derniers, ils sont 66 % à considérer que le rapport qualité-prix proposé est bon.
Autre constat, la consommation de produits low cost n’est pas le seul fait des catégories modestes. Mais aujourd’hui, le contexte inflationniste rebat les cartes. Ces 12 derniers mois, en effet, 64 % des Européens déclarent avoir renoncé à des dépenses par manque de moyens financiers. Et ils sont déjà 39 % à avoir accru leur consommation en produits low cost, contre 45% qui l’ont maintenue et seulement 16%, réduite. Demain, la dynamique du secteur devrait se renforcer encore avec 43 % des consommateurs qui prévoient d’intensifier encore ces achats. Pour les Européens, le développement de ce type de consommation constitue prioritairement une réponse aux difficultés financières des ménages. Mais ils estiment que le low cost bénéficie aussi du « refus des consommateurs de payer ‘plein pot’ des produits dont le prix ne leur paraîtrait pas justifié », d’après un communiqué de l’Observatoire Cetelem.
Low enthousiasme français
Au pays du low cost, la France constitue un cas un peu à part en dépit de certaines similitudes avec le reste de l’Europe. Comme les autres Européens, en effet, les Français connaissent le principe du low cost. Ils y associent certaines mêmes marques (Lidl, Ryanair) et les mêmes marchés (textile, alimentaire et aérien), même si dans des proportions différentes. En revanche, ils sont plus divisés que les autres Européens sur le sujet de la qualité des produits et services low cost : 52% des Français affirment qu’ils sont d’un bon rapport qualité/prix, quand 48% d’entre eux pointent une offre à bas prix et de mauvaise qualité. Résultat, l’image du low cost en France est l’une des pires d’Europe, même si elle reste supérieure à la moyenne ( 5,9/10). Partant, le niveau de satisfaction de ces consommateurs se situe légèrement en deçà de la moyenne d’ensemble, avec une note de 6,6/10. Les modes de consommation des Français sont également spécifiques : ils sont nettement moins nombreux qu’ailleurs en Europe à acheter ce type de produits (41%, contre 54%, en moyenne).
Autre particularité, les ménages à revenus élevés sont presque aussi nombreux que ceux à revenus faibles à avoir adopté ce type de consommation (40 % contre 42%). Partant, près de six consommateurs sur 10 déclarent réaliser ces achats par choix plutôt que par contrainte. Et pour l’avenir, les Français sont moins nombreux que les Européens à anticiper un accroissement de leur consommation de produits low cost (37%, contre 43%). Néanmoins, plus de la moitié d’entre eux estiment que les tensions budgétaires que subissent les ménages vont booster le marché.