Les PME prévoient d’investir

Les dirigeants de PME et de TPE ne baissent pas les bras, en dépit du contexte difficile et mouvant. Le 23 février, Bpifrance Le Lab publiait son baromètre « Trésorerie, investissement et Croissance des PME/TPE » au premier trimestre 2023, réalisé avec Rexecode, institut d’études économiques. Les entrepreneurs- interrogés durant la première quinzaine de février- y font part d’une situation de trésorerie toujours tendue, mais également de leur intention d’investir.

Pourtant, ils prévoient que leur marge soit compressée par les hausses des prix et de salaires dans les mois à venir. C’est l’un des principaux constats de l’enquête : pour 2023, les chefs d’entreprises ont revu à la hausse les perspectives d’évolution de salaire et de prix par rapport au trimestre précédent. Côté salaires, près des trois quarts des dirigeants anticipent d’augmenter celui de leurs collaborateurs (+8 points, par rapport à octobre dernier). En moyenne (y compris ceux qui ne prévoient pas de hausse), les dirigeants augmenteraient leurs salariés de 3,5 % (contre +3,9 % estimé en 2022). Côté prix, 61 % des dirigeants envisagent d’augmenter leurs prix de vente en 2023, une proportion stable par rapport au trimestre précédent. En moyenne (y compris ceux qui ne prévoient pas de le faire), les dirigeants augmenteraient leurs prix de vente de +4,3 % (contre +5,0 % estimé en 2022). Eux-mêmes devraient subir des hausses de prix d’électricité, de manière beaucoup plus importante que l’an passé : plus de la moitié des PME et TPE déclarent avoir acheté en 2022 leur énergie à un prix identique à celui de 2021. Mais pour 2023, plus des trois quarts d’entre elles s’attendent à payer plus qu’en 2022. Dans un tiers des cas, cette hausse serait supérieure à 15 %. À noter que les dispositifs publics d’atténuation du choc de coût de l’énergie restent largement méconnus, d’après l’étude.

Intentions et craintes fluctuantes

Autre constat, la situation financière des entreprises se tend : 48 % des PME et TPE anticipent une dégradation de leur marge nette cette année, une proportion en hausse de 14 points par rapport à il y a un an. Et la situation de leur trésorerie reste fragile. Les dirigeants de PME et TPE tablent toujours sur une dégradation de leur trésorerie dans les mois à venir. Et s’ils sont un peu moins inquiets qu’au trimestre précédent, ce niveau de préoccupation reste très nettement en-dessous de la moyenne de long terme.

Dans ce contexte difficile, les intentions d’investissement fluctuent . Elles se redressent par rapport au quatrième trimestre 2022, où 49 % des dirigeants de PME et TPE anticipaient d’ investir ou avaient investi, contre 56 %, lors de cette dernière enquête. Mais par rapport au premier trimestre 2022, ces intentions se sont légèrement tassées… D’après l’étude, la perception qu’ont les chefs d’entreprise de l’accès au crédit ne constitue pas un encouragement aux investissements : 20 % des dirigeants signalent des difficultés de financement de leurs projets, une proportion en hausse de 5 points ce trimestre. En revanche, les conditions d’accès au crédit sont perçues comme toujours favorables pour le financement de la trésorerie : 16 % des chefs d’entreprise expriment des difficultés, un niveau inférieur à ceux observés avant la pandémie.

Autre sujet scruté par l’étude, les freins à la croissance. La difficulté à recruter reste le premier d’entre eux- relativement stable- cité par 57 % des PME. Suivent, les coûts et les prix trop élevés, relevés par 41 % des dirigeants : le sujet les préoccupe beaucoup plus vivement qu’il y a un an. En revanche, la crainte des difficultés d’approvisionnement recule pour laisser la place à celle du niveau de la demande. Cette situation pourrait évoluer considérablement, en fonction de l’évolution du conflit social lié à la réforme des retraites.