Recrutements : les candidats privilégient l’équilibre vie pro/vie perso

La récente étude d’HelloWork, plateforme d’emploi et de recrutement, sur la relation candidats et recruteurs met en avant des attentes côté candidats tournées vers leur bien-être et leur épanouissement.

Recrutements : les candidats privilégient l’équilibre vie pro/vie perso

Les candidats oscillent « entre pragmatisme et désir d’alignement ». C’est ce que met en avant HelloWork dans son étude*. Le top 3 des critères d’importance pour choisir une entreprise ? La distance du domicile (pour 69% des personnes interrogées en 2024, contre 53% en 2013) et les valeurs affichées par l’entreprise (60% vs 54%). A contrario, le cœur d’activité de l’entreprise semble de moins en moins important (59%, vs 75% en 2013). Ce qu’HelloWork explique par des candidats qui seraient « moins enclins à sacrifier leur équilibre vie pro/ vie perso ». « Ce n’est plus tant le type d’entreprise que ce qu’elle a à apporter qui prime », commente l’étude. Pour Laurent Brouat, fondateur de Les Talents Narratifs, agence de contenu dédiée aux professionnels du recrutement, « les missions ne sont plus aussi primordiales qu’elles l’étaient avant […], les candidats leur préfèrent les avantages, par rapport au domicile, l’ambiance de l’équipe… ».

« Entre le temps et l’argent, leur cœur balance (un peu) »

Pour François Leverger, directeur général d’HelloWork, le marché du recrutement a fortement évolué ces 15 dernières années, notamment la motivation des salariés, qui n’est selon lui, « simplement plus la même : leur intérêt pour une boîte se trouve dans ce qu'elle va porter, la capacité à les faire progresser, à maintenir leur employabilité, à proposer des missions intéressantes et, in fine, à avoir un travail qui est plutôt agréable ». Le salaire et l’ambiance de travail (respectivement 82 et 75%), restent les deux indicateurs les plus importants pour les candidats, tandis que les perspectives d’évolution ou l’expérience acquise ne sont plus si déterminantes. HelloWork note ainsi que « Les candidats se sont autonomisés : à eux de construire leur carrière comme ils l’entendent, aux entreprises de proposer un cadre propice à leur épanouissement professionnel ».

Les TPE-PME ont la cote

Autre critère-clé dans le choix d’une entreprise, les avantages sociaux et financiers. Les préférés des candidats en 2024 ? Le treizième mois et la participation (34%), le nombre de RTT et de congés (22%), la mutuelle (21%), les tickets restaurants et enfin le CSE (Comité social et économique). La combinaison gagnante : une juste rémunération et un quotidien épanouissant.

Dernier enseignement, la taille de l’entreprise qui prend de plus en plus d’importance. « Les candidats ont aujourd’hui envie d’intégrer des structures à taille humaine, dans lesquelles les équipes se connaissent et se reconnaissent, et sans multiplication des niveaux de hiérarchie ». En 2024, 62% d’entre eux souhaitent se faire embaucher dans une PME ou TPE, contre 44% il y a 10 ans. A l’inverse, les grandes entreprises et les secteurs public et associatif voient leur attractivité baisser.

Encadré

Fidéliser les salariés

Alors que 60,3% des recruteurs constatent un turn-over plus important depuis 2020, la problématique des entreprises est aujourd’hui de « parvenir à fidéliser leurs salariés, au moins pendant trois ou quatre ans. C’est crucial dans un contexte de vieillissement de la population et de concentration des besoins sur des métiers où les candidats sont rares », explique Benoît Serre, Partner & Director HR People Strategy chez BCG et vice-président délégué de l’ANDRH. Cela passe à la fois par la rémunération, les perspectives d’évolution, la qualité de l’on-boarding, la qualité du management et le développement de l’accès à la formation, énumère-t-il.

* Enquête réalisée en 2023 auprès de 2 690 candidats et 157 professionnels des ressources humaines, comparée aux résultats de 12 enquêtes qui analysent la relation entre les candidats et les recruteurs depuis 2010.

Charlotte DE SAINTIGNON