TPE : les difficultés à pourvoir les postes vacants persistent
Le marché de l’emploi reste tendu avec plus de 500 000 offres non pourvues, ce premier trimestre. Particulièrement, dans les petites entreprises, où les emplois vacants correspondent, plus souvent que chez les employeurs de plus de 10 salariés, à des postes nouvellement créés.
Les tensions sur le marché du travail restent importantes et se ressentent plus encore au sein des petites entreprises. Entre janvier et mars 2024, la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), organisme rattaché au ministère du Travail, recense précisément 535 222 offres d’emploi non pourvues. Bien qu’il soit élevé, ce nombre marque une légère baisse par rapport à 2023. En moyenne, 615 000 postes étaient vacants l’année dernière (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales), dont 247 000 dans les TPE, ce qui correspond à 40% des postes inoccupés.
Depuis le milieu des années 2010, le secteur privé connaît une augmentation constante du nombre d’emplois vacants. Cette tendance s’est nettement accentuée après la crise sanitaire de 2020, avec un niveau record de près de 660 000 postes libres en moyenne, en 2022. Si l’année 2023 a connu un léger tassement, la pénurie de main-d’œuvre reste aussi préoccupante, dans les entreprises de plus de 10 salariés, qui concentrent environ 60% des emplois vacants en 2023, contre 50% avant la crise.
Les petites entreprises en souffrance
En 2023, le marché de l’emploi demeure tendu dans l’ensemble du secteur privé, avec un taux de postes vacants (par rapport à l’emploi occupé) de 3,1% en moyenne, après un pic à 3,3% en 2022. Les entreprises comptant entre 1 et 9 collaborateurs concentrent bien plus de ces emplois vacants que les grandes : le taux de vacance y est près de trois fois supérieur, atteignant 6,3%, contre 2,3% en moyenne, en 2023. Toutefois, le processus de recrutement n’y est pas perçu comme plus ardu, avec seulement 15% des embauches considérées comme difficiles dans les petites entreprises et 17% dans les grandes. Mais le taux d’échec au recrutement est plus important dans les petites structures, pointe la Dares, dans son étude, en raison notamment d’une expérience en la matière souvent plus limitée.
Si le taux d’emplois vacants est plus élevé dans les petites entreprises que dans les grandes entreprises, dans tous les secteurs, l’écart varie nettement selon les domaines d’activité. Exemple, dans la construction, l’immobilier et l’hôtellerie-restauration, les TPE «concentrent près de deux tiers des emplois vacants, respectivement 59 %, 62 % et 66 % en moyenne, en 2023», alors qu’elles ne représentent qu’un tiers environ des emplois occupés, constate la Dares.
Davantage de créations de postes
Dans les petites entreprises, le recrutement vise davantage à pourvoir des postes nouvellement créés que des remplacements de salariés, suite à un départ. Entre 2022 et 2023, 37% des offres d’emploi non pourvues dans les entreprises de moins de 10 employés étaient des créations de postes, contre 27% dans les grandes entreprises. A rebours, les petites entreprises comblent moins souvent les postes vacants existants : 38% contre 50% dans les grandes entreprises. Cette disparité s’observe dans tous les secteurs d’activité. Au sein des petites entreprises des secteurs de l’enseignement, de la santé, l’action sociale et les activités immobilières, la proportion d’emplois vacants nouvellement créés est respectivement 2,5 et 1,8 fois plus élevée que dans les grandes entreprises. À l’inverse, dans les domaines scientifiques, administratifs et industriels, la répartition par type de vacance est plus équilibrée.