Transformation numérique : les grandes sociétés davantage connectées
Internet des objets, robotique et impression 3 D : où en sont les entreprises ? Une récente étude de l’Insee apporte un éclairage sur ces adaptations numériques qui restent l’apanage des grandes sociétés.
Dans son étude menée début 2020, auprès d’un échantillon de 12 500 sociétés en France, l’Insee fait le point sur le degré d’implication des entreprises en matière de transformation numérique et l’utilisation de ces nouvelles technologies.
En 2020, 10% des sociétés de 10 personnes ou plus ont utilisé l’Internet des objets. Ces systèmes interconnectés ont été davantage déployés par les grandes sociétés (de 250 personnes ou plus) et peu exploités par les petites entreprises (de 10 à 19 personnes), soit 29 % contre 7 %, indique l’Institut. Et ils sont globalement plus présents dans les équipements du secteur des transports (16%) que dans ceux du commerce de gros, du commerce et de la réparation automobile ou de l’hébergement et restauration (7%).
Dispositifs interconnectés et « cloud »
Les capteurs de suivi ou d’entretien des véhicules ou des produits sont les plus utilisés (38 % des sociétés de 10 personnes ou plus ayant recours à ces systèmes), en particulier dans le secteur de la construction ou les transports (7 entreprises sur 10). « Ceux-ci permettent notamment de prévenir les pannes, d’améliorer la disponibilité et la fiabilité des actifs ou de réduire les coûts de transport ». Autre usage, plus de la moitié des grandes sociétés (53%, contre 33 % pour les autres) ont préféré se doter de ces systèmes interconnectés, afin d’améliorer leur consommation d’énergie.
Et leur utilisation est peu diversifiée, note l’Insee : en 2020, plus des deux tiers des sociétés concernées ont impliqué un seul type de système interconnecté.
Afin de stocker la quantité importante des données (big data) générées par les dispositifs interconnectés, les sociétés ont eu davantage recours aux services du « cloud ». Celles de 10 personnes ou plus ont été près de deux fois plus nombreuses à les acheter lorsqu’elles utilisent ces dispositifs (44% contre 25%).
L’impression 3D plus fréquente en interne
En 2019, 4% des sociétés de 10 personnes ou plus ont eu recours à l’impression 3D. Stable depuis 2017, cette technologie a concerné 17% des grandes sociétés. Tous types d’entreprises confondus (de plus de 20 salariés), son utilisation progresse d’un point. Elle gagne aussi 2 points dans l’industrie, pour atteindre 12% en 2019, où elle est davantage répandue « en particulier dans la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, d’équipements électriques et de machines et équipements (36 %) ». Elle est principalement dédiée à la réalisation de prototypes et de maquettes (pour 84% des sociétés y ayant recours en 2019). Les procédés d’impression s’améliorant, 46% des sociétés ont employé cette technologie pour fabriquer des outils ou des pièces détachées, soit un rebond de 11 points par rapport à 2017. Mais, les produits ainsi fabriqués sont principalement destinés à un usage interne (79%, en 2019) plutôt qu’à la vente (48%). Plus nettement encore dans les grandes entreprises (93 % vs 29 %).
La robotique pour l’industrie
Quant au recours à la robotique, stable depuis 2018 pour l’ensemble des sociétés, il se développe aussi dans les plus grandes. (31 %, +4 points en 2020). En 2020, ce sont 8% des sociétés de 10 personnes ou plus qui utilisent des robots (7 %, en moyenne au sein de l’UE). Deux fois plus souvent, des robots industriels que des robots de services. Logiquement, les robots industriels sont majoritairement employés dans l’industrie : 22 % des sociétés du secteur en sont équipées, afin principalement d’automatiser des tâches manuelles. En revanche, les robots de service restent peu courants. Ils sont destinés plus fréquemment à assurer la gestion d’entrepôts, le nettoyage des déchets ou la surveillance (pour une société utilisatrice sur trois). Les drones, comme robot de surveillance, progressent nettement : en 2020, près d’un tiers des sociétés utilisatrices de robots de service les ont adoptés, contre une sur dix, deux ans plus tôt.
Jihane MANDLI et B.L