16 300 entreprises à transmettre dans les 10 ans en Bourgogne-Franche-Comté
Les chefs d’entreprises de Bourgogne Franche-Comté sont vieillissants. Plus d’un tiers d’entre eux sont âgés de 55 ans et plus seront amenés à transmettre leur société dans les 10 ans. 43 800 emplois sont concernés.
En Bourgogne-Franche-Comté, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) recense 134 000 entreprises, dont 51 800 entreprises individuelles ou commerciales de moins de 250 salariés (hors agriculture et professionnels de santé) en 2016. Parmi celles-ci, objet d’une récente étude de l’INSEE, 16 300 ont un dirigeant âgé de 55 ans ou plus, susceptible de quitter son activité dans les 10 ans, soit 31 % d’entre elles. Le chiffre se situe dans la moyenne nationale, supérieur à celui de Pays de la Loire (27 %), mais inférieur à celui de la Corse (34 %). Cette question de la transmission pèse lourd également niveau d’emplois, puisqu’elle concerne 27 100 salariés, en plus des dirigeants.
Les entreprises du commerce et de la construction en première ligne
« Les cinq secteurs d’activités qui concentrent le plus d’entreprises à transmettre sont les mêmes dans tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté », notent Hugo Andrieu et Guillaume Volmers de l’INSEE. Il s’agit du commerce, de la construction, des services aux entreprises, de l’hébergement-restauration et des autres activités de services, qui représentent 70 % des entreprises à transmettre. Géographiquement, les départements ayant le plus d’entreprises concernées sont la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire, mais les plus exposés au vieillissement des dirigeants sont la Nièvre et l’Yonne avec respectivement 34 % et 33 % des chefs d’entreprise que l’on peut qualifier de seniors.
Des cessions d’une valeur moyenne de 192 000 €
La question de la transmission n’est pas nouvelle, mais la problématique s’accélère. Entre 2015 et 2018, 1 550 établissements sont transmis en moyenne chaque année dans la région. Un tiers relève du commerce et 27 % de l’hébergement-restauration. « Le montant de ces cessions est en moyenne de 192 000 €. « Il varie en fonction d’éléments comme la taille des biens immobiliers à reprendre, le rachat de brevets, la valorisation ou non de la clientèle, le rapport offre/demande et également de divers ratios de rentabilité », note l’INSEE. C’est dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques que les prix de vente sont les plus importants. Ils approchent 1,3 million d’euros en moyenne. Viennent ensuite les activités industrielles, notamment manufacturières.À l’autre bout du spectre, dans les prix de vente les plus bas figurent certaines activités de services, notamment l’enseignement (74 000 €).
Pour les repreneurs, l’intérêt est évident : une reprise coûte souvent moins cher qu’une création et le « taux de survie » est meilleur. Reste qu’une transmission nécessite un long travail préparatoire de la part du sortant, qui peut se tourner vers plusieurs dispositifs, nationaux et régionaux, destinés à faciliter la transition. Au niveau national, la loi Pacte contient trois mesures directes destinées à faciliter le passage de témoin : encouragement du recours au crédit vendeur qui permet au cédant de proposer un prêt au repreneur, crédit d’impôt reprise et allègement administratif du Pacte Dutreil. À travers le Schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation, le Conseil Régional cherche également à fluidifier le processus de transmission.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel