27 ans après, Santenay redevient une station thermale
Investissement de 13,5 millions d’euros, les thermes et la résidence hôtelière ouvriront début juillet. 3 000 curistes sont attendus chaque année.
Si on est amateur de vin, l’eau à Santenay, ce n’est pas une évidence. C’est pourtant bien là que doit ouvrir en juillet prochain, une station thermale. Un projet qui n’a évidemment rien de farfelu : le thermalisme est en effet installé à Santenay depuis le XIXème siècle, et la municipalité travaille à la réouverture d’un établissement depuis 20 ans.
C’est en effet en 1999, soit 6 ans après la fermeture du dernier centre thermal, que l’aventure débute. Acquisition des bâtiments et des sources, autorisation d’exploiter… Les procédures aboutissent à la délivrance en 2015 d’un permis de construire d’un centre thermal et d’une résidence hôtelière. En parallèle, la municipalité lance une procédure de délégation de service qui aboutit en 2012 à une convention avec le groupe Valvital Compagnie Européenne des Bains, n°2 du secteur en France.
200 emplois directs ou induits.
Désormais tout est en ordre pour démarrer l’exploitation. Les thermes sont agréés pour deux indications, le traitement des maladies des Voies Digestives et Métaboliques, mais aussi la Rhumatologie et séquelles de traumatisme ostéo-articulaires. 3 000 curistes par an sont attendus sur le site, pouvant conduire à 40 000 visiteurs annuels. L’investissement global atteint 13,5 millions d’euros, dont 8,5 millions pour le centre thermal et 5 pour la résidence hôtelière. Un financement bouclé grâce à la participation de la ville (3 M€), de la Banque des Territoires (1,4 M€) et de la Région Bourgogne-Franche-Comté (1 M€). Les collectivités attendent évidemment des retombées pour le territoire. 40 emplois directs devraient être générés, soit environ 24 équivalents temps plein. Avec les emplois indirects et induits, le groupe Valvital estime à 200 le nombre d’emplois créés dans la région de Santenay. Néanmoins, ces retombées des établissements thermaux, la Cour des Comptes en a douté. Dans un rapport publié en 2019 et portant sur l’Occitanie, elle pointe des déficiences dans les retombées sur l’emploi et le développement rural. Un diagnostic que la profession compte vérifier.
Une ouverture dans un contexte plutôt porteur.
Pour elle, la filière ne fait pas à ce jour l’objet d’une observation économique globale et régulière, basée sur des méthodologies homogènes. Un Observatoire de l’économie des stations thermales sera donc mis en place pour la période 2020-2026. Alors que la prise en charge par la sécurité sociale des cures est fréquemment remise en cause, cet observatoire accompagne d’autres nouveautés dans le secteur : la généralisation annoncée du Dossier médical partagé, et la mise en place d’une démarche qualité, la Charte nationale du curiste. Globalement, l’ouverture des thermes de Santenay intervient dans un contexte porteur pour le thermalisme. La France compte chaque année près de 600 000 curistes, malgré un retrait en 2019 imputé à des fermetures ponctuelles de 4 établissements. Selon le Conseil national des établissements thermaux, ce sont plus de 150 M€ qui devraient être investis dans le thermalisme en France, dans les mois à venir.
Benoit Delabre