A Autun, le secteur ferroviaire cherche à séduire les candidats
Même si tous les candidats réussissant leur formation obtiennent un CDI à la sortie, Captrain Formation, à Autun, peine à trouver des conducteurs pour ses trains de fret. Multipliant les attraits financiers et réfléchissant à améliorer le taux de réussite, le centre espère inverser la tendance.
Un conducteur de ligne, c’est-à-dire de train, peut doubler son salaire, sous certaines conditions. Bien qu’il débute au Smic, les éléments variables de solde comme les heures de nuit, les découchés, les mises à disposition… entrainent des primes qui viennent gonfler le chiffre.
Pour inciter les candidats potentiels à s’inscrire dans la filière, le centre de formation du groupe Captrain, installé à Autun, n’hésite pas à sortir le chéquier en amont. « Nous prenons en charge les frais de déplacement pour la formation, les frais d’hébergement et de restauration ainsi que la formation. Les apprenants signent un CDI dès qu’ils commencent. » Pierre Bouillot, directeur du site insiste sur les opportunités professionnelles qu’offre le secteur. Bien que la moitié des candidats n’achève pas ou ne réussit pas la formation, la totalité de ceux qui y parviennent trouve un emploi à la sortie.
Une question de motivation
Pour augmenter le taux de réussite et amener les candidats au succès, Pierre Bouillot mise sur une stratégie pédagogique en constante évolution pour s’adapter et sur un accompagnement fort des apprenants pour qui le bac reste le seul prérequis. Pour autant, le directeur connait les freins du recrutement. « La durée de la formation, sept mois, le fait de ne pas toujours bien savoir où la personne va être affectée, car nous recrutons pour la France entière, mais aussi l’aspect réglementaire de la formation, la rigueur nécessaire sont autant de difficulté à surmonter. »
Plus sociétale, une autre raison entre en ligne de compte. Quand devant une salle comble de candidats à la formation, le directeur annonce qu’il faut d’abord en passer par des tests psychologiques et médicaux, prise de sang comprise pour écarter les amateurs de substances illicites et psychotropes, il perd une large partie des effectifs potentiels.
Une problématique récurrente
Captrain n’est pas la seule entité à subir cette difficulté de recrutement. Sa quarantaine de concurrents dans le fret ferroviaire tout comme la SNCF connaissent la même problématique même si rares sont celles qui organisent des formations. « Outre les conducteurs de train, nous cherchons aussi des opérateurs, cependant un peu plus facile à recruter bien que ce soit un métier d’extérieur plus physique. » Après une formation de sept semaines, 75% des candidats réussissent et tous trouvent un emploi dans le secteur. « Nos métiers sont méconnus. Les gens ne voient que le contrôleur alors qu’il y a des opportunités. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert