A Bélieu, les maisons en bois de Finn Est poussent comme des champignons
Avec son système de madriers en bois s’emboîtant, Finn Est s’appuie sur une méthode ancestrale qu’elle a su moderniser.
Depuis 1994, Finn Est construit des maisons en bois dans la plus pure tradition scandinave. Le système adopté par l’entreprise, basée à Bélieu, repose sur l’encastrement de madriers collés, sur le même modèle que les célèbres jeux de construction JeuJura. « Mon père s’est lancé avec un associé, ils ont démarré tous les deux. A cette époque, ils faisaient venir les kits de construction de Finlande. La première année, ils ont construit deux maisons » se souvient Ghislain Tisserand, l’actuel responsable.
Une soixantaine de maisons par an
Aujourd’hui, ce sont une soixantaine de maisons qui voient le jour annuellement et l’équipe compte 52 personnes. Au cours des années, l’entreprise s’est dotée d’un bureau d’étude et d’un atelier (en 2012). Le vendeur de chalets devient un véritable constructeur. Une filiale BTP est également créée pour assurer le terrassement et les fondations. De la recherche de terrain, à la construction, Finn Est propose ainsi un service clé en main. « En moyenne, entre le premier contact et la remise des clés, il se passe environ dix à quinze mois » note Ghislain Tisserand. Avec une spécificité, la phase de construction est très courte, il faut 5 à 7 jours environ pour édifier les murs d’un logement de 120 m2 et le mettre hors d’eau et hors d’air.
Si l’entreprise a élargi la gamme de ses compétences, elle n’en oublie pas, pour autant, la qualité. « Nos madriers contrecollés sont ainsi non-cassants et ne se déforment pas, ils arrivent dans notre atelier qui les découpe selon nos besoins » poursuit le trentenaire. « Nous utilisons de l’épicéa et du pin du Nord qui proviennent de Suède, d’Autriche... Nous avons aussi du bois d’altitude en France, mais on n’atteint pas la même qualité. Les coupes se font essentiellement en été chez nous, ce qui n’est pas recommandé » regrette-t-il.
Hausse du prix du bois
Sur le Doubs, une vingtaine de constructeurs étaient sur ce marché, mais la plupart ont disparu en vingt ans. « Nous avons modernisé et développé le produit » remarque Ghislain Tisserand dont l’atelier est équipé d’une machine à commande numérique. « Cela nous permet de proposer des architectures très sympathiques et modernes, avec des grands espaces vitrés, ce que les autres sociétés ne proposaient pas… » Le carnet de commandes est rempli mais la hausse du prix du bois est lourde de conséquence. « Nous avons eu une hausse de 100 % l’été dernier. Nous avons renégocié les prix à la fin de l’année pour les faire redescendre de moitié environ ». Mais l’impact reste conséquent : « Nous utilisons un volume de bois deux fois plus important qu’avec le système d’ossature-bois ».
Grâce à un partenaire, l’entreprise s’exporte en Suisse. Par ailleurs, Ghislain Tisserand projette de trouver d’autres partenaires et recrute pour élargir sa zone d’activité en France, actuellement limitée au Grand Est. « L’atelier a été agrandi en 2019, nous pouvons produire jusqu’à 120 maisons par an. Mais je ne trouve pas de main d’œuvre… » constate le chef d’entreprise...
Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont
Des kits et des logements collectifs
« Nous proposons également des kits que les propriétaires montent eux-mêmes » explique Ghislain Tisserand. Une offre qui a représenté jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires, avant de descendre à 10 %. « Comme il n’y a pas dommage ouvrage, de garantie décennale, c’est très compliqué administrativement pour vendre la maison dans les dix ans, par exemple en cas de divorce, explique-t-il. C’est dommage, les gens apprécient cette solution qui leur procure une satisfaction énorme et le coût est 40 % moins élevé. » Finn Est construit également des logements collectifs, deux en 2021, qu’elle met ensuite en vente.