A Dijon, Idéeal Local veut marquer une rupture dans les systèmes de distribution
Consommateurs soucieux de mieux manger, mais aussi restaurateurs désireux de proposer une alimentation de qualité, font appel à un nouveau circuit de distribution à Dijon : Idéeal Local. Le concept s’appuie sur une relation directe avec les producteurs.
Sortir du modèle de distribution existante pour une alternative plus innovante et adaptée à la transition alimentaire, le projet de Marie-Lucie Jacquey a pris vie à travers Idéeal Local, à Dijon. « Vingt ans d’expérience professionnelle et dix ans d’observation du marché m’ont conduite à envisager différemment la distribution pour que ce soit mieux pour tous » explique la fondatrice de l’entreprise.
Après ses études de droit et une école de commerce à Dijon, elle quitte sa Bourgogne natale pour poursuivre son cursus aux Etats-Unis, à l’université de Los Angeles. Elle restera finalement huit ans outre-Atlantique, évoluant dans l’univers de l’importation et la distribution de produits gastronomiques européens. « J’ai également travaillé au développement d’un réseau de boulangerie bio et dans la distribution de gros et semi-gros de produits alimentaires bio. »
De retour à Dijon en 2010, elle rejoint l’univers agricole avec Vitalfa et ses graines germées puis avec la coopérative Dijon Céréales en prenant la direction des moulins Decollogne avant de devenir, un temps, consultante pour accompagner les chefs d’entreprises agroalimentaires dans leur stratégie marketing et RSE. « En 2018, j’ai fait une pause dans ma carrière pour passer un CAP Boulangerie. Je voulais apprendre un métier technique. »
Changer de modèle
Les bases d’Idéeal Local ont germé dans son esprit dès 2010, mais elle ne se sentait pas encore prête à se lancer. Envisageant de repartir aux Etats-Unis, son visa refusé puis le confinement dû à la crise sanitaire l’ont amenée à mûrir son projet. « Comment faire mieux et différemment, rendre l’alimentation de qualité accessible et éveiller à une meilleure alimentation… »
Autant d’interrogations auxquelles Marie-Lucie Jacquey a souhaité répondre avec Idéeal Local en décembre 2020. « Je suis partie du constat qu’il y a une déconnexion entre le prix et la valeur de ce que nous achetons. Nous payons la solution de consommation, la distribution plus que l’aliment. La transition écologique requiert une adaptation à laquelle je veux contribuer avec un nouveau modèle. »
Qualité et proximité
Sans se limiter aux produits de son territoire, Marie-Lucie Jacquey privilégie les circuits courts en vendant des produits de différents terroirs, au gré des saisons. « Je mets l’accent sur la Côte-d’Or mais on ne peut pas s’interdire les melons, les citrons ou les haricots verts. En revanche, inutile de les faire venir du bout du monde quand on peut trouver en France ou dans les pays limitrophes. »
Grâce à près de 200 producteurs, Idéeal Local fournit à ses clients les aliments que la dirigeante qualifie d’indispensables. « Ce sont les fruits et légumes basiques de l’alimentation, vendus sans intermédiaire pour valoriser le travail des producteurs. » Disponibles en lot, les produits peuvent faire l’objet de pré-commande. « Ce système permet d’optimiser la logistique et de réduire les coûts sans tomber dans la surconsommation qui entraîne du gâchis. Je ne fais pas de stocks pour les voir finir à la poubelle. » Adopté par les particuliers, de plus en plus par les restaurateurs, le système séduit aussi les entreprises auxquelles Marie-Lucie Jacquey propose de livrer les commandes aux salariés pour réduire les coûts, les déplacements et apporter un service.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert