A Pontarlier, Micro Érosion participe au développement d’une pompe cardiaque innovante
Le spécialiste pontissalien de l’usinage de pièces de précision en petite et moyenne série bénéficie du soutien de France Relance pour se doter d’un outil de découpe à fil molybdène pour des pièces implantables destinées à cette pompe novatrice.
À Pontarlier, Micro Érosion usine des pièces métalliques de haute précision et participe à un projet très novateur de pompe cardiaque implantable, capable d’imiter le pouls humain en faisant varier le débit sanguin. Encore largement couvert par le secret industriel, ce projet implique l’acquisition d’une machine très spécifique d’électroérosion par fil molybdène et d’une machine de tournage-fraisage.
1,5 million d’euros
« L’utilisation de ce métal comme électrode de découpe permet d’assurer qu’il n’y a aucun dépôt résiduel sur la surface de coupe, ce que ne permettent pas les autres types d’électrodes », précise Émilie Laude, responsable qualité de l’entreprise, et fille du fondateur, Alain Laude.
Lancé en 2016, ce programme est itératif, chaque génération de prototype de pompe exigeant la création de pièces spécifiques en titane, de très petite taille, usinées par Micro Érosion. L’entreprise de 24 salariés, qui réalise 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires en 2021, investit près de 1,5 million pour les outils de découpe en molybdène et tournage-fraisage, et bénéficie d’un soutien du plan France Relance à hauteur de 675 000 €.
De l’automobile au spatial
L’entreprise, fondée en 2000 s’est initialement positionnée sur la production de prototypes ou de petites séries de pièces exigeant une grande précision d’usinage, avec un outil de découpe à fil par électroérosion, pour l’automobile et la connectique pour la téléphonie mobile. Ces marchés initiaux se sont réduits, la production se déplaçant vers des pays à bas coût de main-d’œuvre. Elle s’est dotée au fil des années d’un parc machine varié, intégrant plusieurs types d’électroérosion, des machines de tournage, de fraisage UGV 5 axes continus et de rectification, pour être capable de répondre à la demande de sa clientèle professionnelle, toujours plus exigeante.
Pour rebondir, Micro Érosion a été contrainte de développer des spécialisations à plus haute valeur ajoutée, dans les domaines du spatial, de l’aéronautique, du luxe et des nouvelles technologies. Dans le même état d’esprit, elle s’est dotée d’un bureau d’étude et de R&D lui permettant de proposer son expertise dès la conception des pièces chez ses clients. « Nous usinons de petites pièces, souvent très complexes, et il faut que nous soyons en mesure de conseiller nos clients très en amont, pour que les pièces demandées soient réalisables », détaille Émilie Laude.
Aujourd’hui, Micro Érosion déploie un savoir-faire reconnu, qui lui permet de se développer à l’international, avec des clients en Suisse, Belgique, Canada et Norvège. « Nos lourds investissements dans notre parc machine nous permettent de nous positionner sur le développement de pièces de petites et moyennes séries, de 30 à 50 unités, ce qui nous permet d’asseoir notre chiffre d’affaires sur un volant de productions récurrentes », estime la responsable qualité.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel