A Talant, les blocs opératoires se mettent au tri

D’ici l’automne, La clinique Bénigne-Joly de Talant équipera ses huit blocs opératoires d’un système de tri des déchets.

Les blocs opératoires de la clinique Bénigne-Joly intégreront dès l’automne des outils pour améliorer le tri des déchets. (©FotoFremiot)
Les blocs opératoires de la clinique Bénigne-Joly intégreront dès l’automne des outils pour améliorer le tri des déchets. (©FotoFremiot)

Une intervention en bloc opératoire produit autant de déchets qu’un foyer de quatre personnes en une semaine. Comment trier et recycler ces déchets conséquents ? C’est sur cette question que la clinique Bénigne Joly de Talant s’est penchée. « Nous sommes sensibilisés par la Haute autorité en santé au tri. Nous appliquons déjà le tri des déchets infectieux. Mais la responsabilité sociale et sociétale nous amène à nous interroger sur la gestion de l’énergie et des déchets » explique Mickaël Renaud, directeur des opérations de la clinique Bénigne-Joly.

Une autre donnée invite les établissements de santé à se pencher sur le sujet : « 20 à 30 % des déchets d’un hôpital viennent du bloc, souvent pour des raisons d’hygiène, avec les compresses, les champs opératoires, les éléments à usage unique… » détaille Antoine Gougeard, pharmacien de la clinique Bénigne-Joly, à l’initiative du projet Bloc propre, imaginé suite à un appel à projet de l’ARS.

Guider pour mieux trier

Axé sur les médicaments et les dispositifs médicaux qui regroupent aussi bien les instruments chirurgicaux que les gants stériles, le matériel pour intuber ou encore les champs opératoires, le projet a séduit l’ARS en décembre dernier. « Nous sommes partis du constat que le tri portait surtout sur le risque infectieux, le papier et le carton mais nous agissions peu sur le matériel médical » souligne le pharmacien.

Pourtant, dans les huit blocs opératoires, se retrouvent de nombreux emballages et autres déchets qui peuvent être valorisés. « Mais c’est parfois difficile de savoir ce qui se recycle et comment ! Les particuliers ont des notices auxquelles ils se fient. Dans le médical, il y a peu de référentiels. »

Pour faciliter le travail des équipes, Antoine Gougeard prévoit donc de mettre en place des bacs de tri qui seront installés dans les blocs mais aussi une application accessible depuis les ordinateurs de bloc. « Cet outil aidera à guider les usages de tri et de valorisation pour ne pas faire perdre de temps au personnel. Ce sera aussi une façon d’éviter les erreurs. » Cette interface facilitera l’identification des déchets et de leur destination.

Un budget pour s’améliorer

Pour mettre en place cette stratégie, la clinique Bénigne-Joly engage un budget de 123 000 euros, soutenu à hauteur de 50 000 euros par l’agence régionale de santé. Les équipes espèrent que les outils seront disponibles à l’automne 2024. « Nous avons lancé un appel aux volontaires auprès du personnel pour que certains soient moteurs de la dynamique, qu’ils soient dans l’encadrement ou sur le terrain » complète le directeur opérationnel.

La clinique compte 70 intervenants en bloc opératoire pour réaliser 13 000 interventions annuelles en moyenne. « Le projet Bloc Propre concerne le bloc mais aussi tout ce qui s’y rattache comme les vestiaires ou la salle de réveil. » Avec son action, l’établissement veut mettre en lumière des pistes d’amélioration et trouver des alternatives pour optimiser et valoriser ses déchets.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert