Allinwood pour skier durable
Si les skis écoresponsables et personnalisables Allinwood se fabriquent aujourd’hui en Savoie, c’est bien un Pontissalien qui en est à l’origine. Après avoir imaginé sa propre paire de skis, Jules Hadorn en conçoit aujourd’hui une vingtaine chaque année pour des amateurs ou des skieurs avertis.
« Dès deux ans, j’ai dû commencer à faire du ski, initié par mon père » raconte Jules Hadorn. Dans son Doubs natal, les pistes de Métabief et des Fourgs ont accueilli ses premières glisses et ses premières chutes. Sa famille de skieurs de Pontarlier, à peine à 20 minutes des pistes, lui a transmis le goût pour la discipline. « Adolescent, je skiais dans notre jardin en pente pour faire des sauts. J’ai aussi participé à la construction de Snow Park avec une association dans l’esprit du freestyle. »
Assez logiquement, le désormais trentenaire a choisi une formation en lien avec le ski. Il quitte ainsi Pontarlier pour Annecy afin d’apprendre les techniques des réparateurs et affuteurs pour répondre aux clients dans les boutiques dédiées.
Du garage aux pistes
En 2008, Jules Hadorn rejoint la station Les Arcs 2 000 en Savoie. Il découvre le magasin qui l’emploie encore aujourd’hui, mais aussi le domaine skiable. En 2016, il veut créer sa propre paire de skis. « Aidé de mon père qui avait lui-même fabriqué son premier snowboard, j’ai imaginé et fabriqué ma première paire de ski dans son garage. » Ce prototype lui a donné l’envie d’en imaginer d’autres tandis que ses proches le sollicitaient pour en avoir.
En 2017, l’entreprise Allinwood démarre. « Je voulais des skis entièrement écoresponsables. » Dans la réalité, le concepteur le reconnaît, difficile de remplacer le plastique ou le métal des fixations, de la semelle et des quarts, mais pour le reste, il est intraitable. « Le bois fait le cœur du ski, lui donne son âme. » Et cette âme provient des forêts de frênes blancs et d’érables de Franche-Comté. La fibre de lin, « plus écoresponsable que la fibre de verre et plus réactive », arrive quant à elle de Normandie.
A chaque profil son ski
Après la saison de ski, Jules Hadorn quitte le magasin pour fabriquer durant l’été une vingtaine de paires uniques et personnalisables pour répondre aux commandes passées pendant l’hiver. « Les clients choisissent la taille, le type de ski, la rigidité ou le flex, mais aussi le visuel. » En fonction du niveau et du profil du skieur, la marque Allinwood apporte la réponse attendue. « On peut tester les skis à la station pendant la saison pour essayer la glisse et avoir une idée avant de commander. »
Cette réponse sur-mesure séduit puisque le carnet de commandes s’est déjà bien rempli pour occuper Jules Hadorn au cours de l’été 2022. D’autant que chaque paire est unique grâce à une décoration personnalisée réalisée en gravure laser. Côté prix, compter en moyenne 1 200 euros pour cet équipement. « A côté des skis, je peux aussi faire des snowboards ou des monoskis, mais je fais aussi des skates ou des longboard. » D’ailleurs, le snowboarder Gabriel Bletton vient de gagner une des épreuves de coupe du monde de freeride avec un snow de sa composition. Et comme avec Allinwood rien ne se perd et que tout se transforme, les chutes de bois deviennent des sous-verres, des porte-clés ou encore des planches à découper également vendus sur le site de la marque.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert