Brasserie de France, entre bière et formation

À Beaune, une nouvelle brasserie a ouvert ses portes. Depuis août 2022, la bière coule à flots à la Brasserie de France, mais l’entreprise ne repose pas sur un modèle de production classique. Pensé comme un campus, le site intègre également de la formation et de la recherche.


Jean-Claude Balès souhaite réaliser une bière misant sur les produits locaux pour ses matières premières : céréales, houblon et levure. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)
Jean-Claude Balès souhaite réaliser une bière misant sur les produits locaux pour ses matières premières : céréales, houblon et levure. (© Aletheia Press / Nadège Hubert)

10 000 hectolitres. La capacité de production de la Brasserie de France à Beaune peut faire des envieux. Entre artisanat et industrie, l’entreprise a débuté son activité en août 2022 en mettant le consommateur au cœur de sa production. « Nous partons du consommateur. Tout commence avec le bureau de style qui identifie un univers de consommation avec son public cible et son procédé de distribution » explique Jean-Claude Balès, cofondateur de la brasserie. De cette idée vont découler une marque et une déclinaison en produits qui vont se destiner à un environnement spécifique pour la distribution.

Avant de voir le jour, l’idée est ensuite soumise au maître brasseur et à l’ingénieur agronome qui évalueront l’intérêt et la faisabilité du projet. Une fois validé, le projet, encore non abouti, est présenté aux distributeurs, qu’ils soient cavistes, bars ou acteurs de la grande distribution. « Nous réalisons un petit brassin de 30 litres pour réaliser un prototype que l’on met en bouteille pour faire un test grandeur nature et avoir un retour des consommateurs. » Ainsi, 21 recettes et 10 marques différentes ont vu le jour au sein de la Brasserie de France.

Un pôle formation

À côté de son activité de production, l’entreprise a créé une autre entité : Bières Expérience. « Nous voulons partager les savoirs en biérologie et la bière artisanale. » Pour y parvenir, Bières Expérience organise des ateliers pour le grand public que ce soit autour du brassage ou de la dégustation. « Nous allons mettre en place une dégustation croisée bière et vin, car on retrouve des similitudes dans l’analyse sensorielle. » Les entreprises peuvent quant à elles solliciter le lieu pour du team building.

En parallèle, Bières Expérience, organisme certifié, propose des formations pour devenir opérateur de brassage ou opérateur de conditionnement avec une qualification reconnue. « Nous nous adressons en particulier aux personnes en reconversion. » Pour Jean-Claude Balès, il s’agit aussi de répondre aux besoins d’un secteur en mal de compétences. « Les formations en brassage n’existent plus depuis près de 15 ans dans l’Éducation nationale, car il n’y avait plus suffisamment de brasserie artisanale. » Leur nombre remonte, la France en comptant 2 500, dont 87 en Bourgogne-Franche-Comté. « Il y a une demande des consommateurs et des entreprises donc il y a une employabilité garantie. » Au registre de la formation, la Brasserie de France souhaite également ouvrir, à la rentrée de septembre 2023, un cursus pour les jeunes décrocheurs.

Un pôle recherche

Le projet de la Brasserie de France intègre également une dimension de recherche. « Nous accueillons un doctorant qui travaille sur la désalcoolisation de la bière sans avoir à l’aromatiser. » Pour l’heure, la brasserie arrive à descendre à 0,5 degré d’alcool, mais souhaite diminuer encore ce niveau. En parallèle, les équipes planchent également sur un parcours organoleptique complet.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert