Chalon-sûr-Saône : Europe vélos change de main
À 23 ans, Pierre Gibaud a racheté le magasin Europe vélos situé avenue de Niépce à Chalon-sûr-Saône. Le jeune homme, passionné depuis ses 12 ans de bicyclettes anciennes, tente de creuser l’écart, dans le peloton du deux-roues.
« En 2018, j’avais déjà visité ce magasin avec mon ancien patron. Il voulait l’acheter et m’y mettre en tant que salarié. Seulement ça ne s’est pas fait. À cette époque, j’avais 19 ans et je ne me voyais pas ouvrir mon propre magasin. Au bout de trois ans, cette boutique me trottait encore dans la tête. Armé d’une expérience forte, j’ai passé le cap » relate Pierre Gibaud, nouveau propriétaire d’Europe vélos.
Une flotte de 60 vélos
Le jeune homme quitte alors un CDI de technicien pour racheter le 4 novembre dernier une bâtisse pleine d’histoire, datant de 1951. « Le bâtiment a une âme. Ce magasin, c’est une institution pour les vieux vélos. Hervé Flour, l’ancien propriétaire, restauré de nombreux deux-roues datant des années 70 et au-delà. Je ne me voyais pas acheter un magasin de vélo classique. »
Le bâtiment est dans son jus, l’isolation laisse à désirer et les fenêtres sont en simple vitrage. « Pour le moment, j’ai seulement ré-agencé l’atelier. En ce qui concerne les travaux, je vais les réaliser dans deux ans, car je ne veux pas tout chambouler ou brusquer la clientèle » explique l’heureux propriétaire. Les services proposés par Pierre, eux, sont modernes. Location de vélos (vélo de ville, VTT, vélo électrique…), réparation et restauration de vélos anciens. « J’ai une flotte de 60 vélos et plus de 20 000 pièces pour les réparations. »
Une route sinueuse
Autres changements, le nouveau propriétaire a également décidé d’ouvrir sa boutique de 9 h 30 à 18 h 30, sans interruption et de créer un site internet ainsi qu’un compte instagram. « C’est stratégique. Les gens, qui travaillent, réparent souvent leurs vélos à la pause du midi et le site internet, c’est pour donner plus de visibilité à la boutique » assume le propriétaire.
L’achat de ce commerce, n’a pas été un long fleuve tranquille. « C’est un véritable challenge de reprendre un magasin à 23 ans. Je me suis pris des murs » confesse le jeune homme. Au total, il lui aura fallu près de huit mois de bataille avec les banques, les nombreuses démarches et l’Ursaaf pour signer le contrat de vente. « Sur le coup, je n’avais pas peur de me lancer dans l’aventure. Mais au bout de six mois, quand rien ne bouge et que ça n’avance pas, on a peur de tout perdre. J’étais prêt à baisser les bras. »
A la ré-ouverture du magasin, pourtant, la clientèle est au rendez-vous et le téléphone ne cesse de sonner. Le passionné de deux-roues n'a pas su attendre davantage et a ouvert pour la première fois son magasin, deux heures après la signature de vente. Aujourd’hui, Europe vélos est une affaire qui roule. « Les journées sont chargées, je suis même débordé. »
Pour Aletheia Press, Lolita Péron