Chalon-sur-Saône : un nouvel outil pour les filières nucléaires et métallurgiques
Pas moins de 17 partenaires s’associent pour donner naissance à une plateforme de contrôle non-destructif qui bénéficiera d’un investissement de deux millions d’euros. Cet outil, destiné aux acteurs des filières de la métallurgie et du nucléaire, vise non seulement à leur donner accès à des équipements de pointe pour développer de nouveaux projets, mais aussi à assurer la formation pour l’avenir du secteur. La plateforme devrait être opérationnelle d’ici la fin 2023.
« Le contrôle non-destructif, ou CND, consiste en une radiographie des matériaux » simplifie volontairement Sébastien Martin, président du Grand Chalon pour vulgariser cette technologie. Alors que ce territoire compte une vingtaine de PME dans l’activité non-destructive et que la Saône-et-Loire porte une forte empreinte industrielle et métallurgique, la collectivité s’est associée à 16 autres partenaires issus de la recherche, de l’entreprise, du développement, de l’innovation ou encore de l’enseignement supérieur et de la formation pour officialiser le projet de création d’une plateforme technologique dédiée au contrôle non-destructif. « Cette technologie est notamment utilisée par la filière nucléaire et nous avons localement de grands acteurs comme Framatome. »
La plateforme se destinera aux industriels des filières de la métallurgie et du nucléaire en leur donnant accès à des équipements mutualisés tels qu’un tomographe industriel, des systèmes de caméras optiques, un endoscope ou encore des systèmes de thermographie infrarouge active.
Deux millions d’euros d’investissement
Pour donner corps à cette idée, deux millions d’euros vont être investis pour acquérir les équipements nécessaires à la plateforme et « les mettre à la hauteur des attentes des acteurs du secteur. » Bien que l’investissement soit envisagé sur les cinq prochaines années, l’élu espère que l’outil sera opérationnel en fin d’année 2023. « Nous souhaitons le présenter dans le cadre de France 2030 porté par l’Etat, car il vise à verdir la filière nucléaire avec une technique décarbonée, à contribuer à l’innovation et à la R&D dans les territoires et à amener de la valeur ajoutée à notre industrie et notre tissu économique local. »
La collectivité participera financièrement au projet, en apportant notamment 100 000 euros sur les 250 000 euros que coûtera la première machine acquise. La plateforme s’installera dans les locaux de l’IUT de Chalon-sur-Saône, délaissés par l’ENSAM qui a déménagé à l’Usinerie, récemment inaugurée.
La formation au cœur du projet
Dans les locaux de l’IUT, la plateforme CND Lab’ est portée par la SATT Sayens avec le souhait d’en faire un lieu d’échanges et de synergie, mais aussi de formation pour les futures générations et pour les acteurs d’aujourd’hui. « Une licence sur le contrôle non-destructif verra le jour notamment. » Sur site, les entreprises pourront également bénéficier de formations ciblées sur la radiographie, l’électromagnétique, la thermographie, l’intelligence artificielle…
En parallèle du projet, le Grand Chalon, en lien avec la Communauté urbaine Creusot Montceau, a annoncé leur volonté commune de développer des formations d’enseignement supérieur complémentaires à leur bassin d’emplois. Elles s’engagent dans la création d’une école européenne du nucléaire afin de constituer des continuums de formations pour la filière en réunissant l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur des deux territoires.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert