« De Dietrich » veut unir les industriels pour faciliter les recrutements
Le groupe familial « De Dietrich » dispose de deux sites en Côte-d’Or. À Dijon, le bureau d’ingénierie s’occupe de l’innovation pour l’ensemble du groupe tandis qu’à Semur-en-Auxois, l’entreprise conçoit et fabrique des lignes de production. Après avoir été confronté à des problèmes de recrutement, elle souhaite se rapprocher d’autres acteurs du territoire pour former la main d’œuvre de demain.
Imaginer, concevoir, équiper et installer des lignes de production clé en main reste l’activité historique de « De Dietrich ». Le groupe travaille aussi bien pour les industriels de la chimie fine, que celle du végétal ou de la cosmétique et de la chimie pharmaceutique. Entreprise familiale implantée en Alsace depuis 13 générations, elle est également implantée en Côte-d’Or où « De Dietrich » dispose de deux sites.
Le premier, à Dijon, consiste en un bureau d’ingénierie qui a la charge de toute la branche innovation du groupe. « Nous travaillons notamment sur la chimie du végétal avec des matières premières biosourcées afin de remplacer le pétrole, mais nous travaillons aussi sur des procédés de recyclage chimique » explique Frédéric Guichard, directeur exécutif du groupe. Le second, à Semur-en-Auxois, se traduit par un centre de compétence mondial pour les solutions de filtration, séchage et transfert de poudres. Il dispose également d’un Tech-Lab, laboratoire d’essais sur de nouvelles solutions, inauguré en fin d’année 2023 et qui demande d’intégrer de nouveaux profils.
La réalité des âges
Au total, une centaine de personnes travaillent sur les deux sites du département, plus de 80 étant à Semur-en-Auxois. « Nous y faisons de la conception sur mesure. De la fabrication à l’installation. » Le site génère à lui seul 20 millions d’euros et exporte 80 % de ses produits.
Si tout semble se dérouler sans accroc, le groupe De Dietrich a rencontré quelques difficultés de recrutement. « Nous avons une pyramide des âges vieillissante autour de métiers qui demandent un transfert de compétences comme la chaudronnerie, l’usinage, le montage ou encore le polissage, très exigeant pour la pharmaceutique. Il y a également de nouveaux métiers en croissance. Nous avons besoin de jeunes » affirme Frédéric Guichard, directeur exécutif du groupe.
Une formation commune
Frédéric Guichard s’est inspiré d’une idée du groupe en Alsace, pour la transposer en Côte-d’Or. « De Dietrich a créé sa propre école avec jusqu’à 10 élèves par an qui sont formés et rémunérés avec l’obtention d’un CQPM à la clé. » Sur ce modèle, le dirigeant ne veut pas y aller seule. Pour rivaliser en nombre, le cadre souhaite réunir d’autres acteurs industriels du territoire (de la Metal Valley notamment), avec les mêmes problématiques afin de mettre en place un dispositif de formation. « En lien avec l’UIMM qui forme déjà à Dijon, nous voulons réunir les besoins pour un projet de territoire en nord Côte-d’Or. »
Il espère pouvoir mettre en place une formation au plus tôt. « Il faut trouver le bon format et comment organiser les choses sur le territoire. » Toutefois, le responsable sait qu’au-delà de la formation, un autre problème est sous-jacent, celui de l’attractivité et de la mobilité en zone rurale. « On nous a supprimé le TGV de Montbard à l’aéroport Roissy-Charles De Gaulle et cela freine notamment les déplacements de nos techniciens à l’étranger, mais aussi l’accueil de nos clients. » Frédéric Guichard évoque la visite d’Américains désormais obligés de louer une voiture. « Il faut trouver le juste équilibre entre écologie et économie. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert