Déconfinement phase 1 : les petits commerces rouvrent

Déconfinement phase 1 : les petits commerces rouvrent

Samedi 28 novembre, les clients étaient au rendez-vous dans les commerces « non essentiels » qui ont rouvert leurs portes. Le gouvernement a renforcé et élargi les mesures de soutien à l’économie, dans le cadre du déconfinement par étapes annoncé par le président de la République. 

Cap sur les cadeaux de Noël ! Samedi dernier, les clients se sont pressés dans les commerces « non essentiels » qui ont rouvert leurs portes après un mois de fermeture. Si l’affluence a été inégale selon les types de boutiques et les secteurs, elle a été particulièrement marquée dans les magasins de jouets. Le réseau Jouéclub, par exemple, annonce « le même chiffre d’affaires que l’an dernier, alors que c’était un week-end de Black Friday. L’activité sur les petites et moyennes agglomérations a été plus forte que dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon et Marseille », d’après le quotidien économique Les Échos du 30 novembre. La ré-ouverture de samedi constituait la première étape du déconfinement progressif annoncé mardi dernier par Emmanuel Macron, lors d’une allocution télévisée. Elle a concerné les commerces « non essentiels », y compris dans les galeries marchandes, ainsi que les rayons de grandes surfaces qui avaient été fermés suivant le même principe. 

La mesure a été assortie de plusieurs conditions : les commerçants ont mis en place un protocole sanitaire renforcé, concerté avec Bercy. De plus, tous,  – y compris ceux en ligne- ont dû accepter de reporter au 4 décembre, soit une semaine plus tard par rapport à la date habituelle, l’opération de promotion du « Black Friday ».  Les services à domicile ont aussi pu reprendre leur activité, le 28 novembre. 

En revanche, de nombreuses autres activités ne seront autorisées que lors d’étapes successives, a annoncé le président de la République. C’est ainsi prévu le 15 décembre pour les établissements culturels accueillant du public, à l’image des musées ou des cinémas. La date est encore plus lointaine pour d’autres activités : restaurants et salles de sport, par exemple, devront attendre le 20 janvier 2021. Dans le même sens, les remontées mécaniques des stations de ski restent pour le moment à l’arrêt. Quant aux activités qui impliquent de grands rassemblements, à l’image des discothèques, aucune date de réouverture n’a pour l’instant été mentionnée. 

Renforcement et élargissement des aides 

Cette semaine, Élisabeth Borne, ministre du Travail, pourrait annoncer une nouvelle mesure très attendue des commerçants :  l’autorisation d’ouvrir tous les dimanches des mois de décembre et de janvier. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, s’y est déclaré favorable. En outre, le 28 novembre, lors d’un déplacement, avec le Premier ministre, Jean Castex, auprès de commerçants à Reims, le ministre de l’Economie a annoncé le renforcement d’une mesure d’aide aux entreprises : le plafond d’indemnisation pour les entreprises obligées de rester fermées monte à 200 000 euros mensuels. « Cela permettra de couvrir les restaurateurs qui ont deux, trois restaurants, les chaînes de restauration, des hôtels qui ont plusieurs dizaines ou centaines de salariés qui n’étaient pas couverts jusqu’à présent », a -t-il précisé. Il s’agit d’un renforcement supplémentaire, par rapport à celui annoncé par le gouvernement, pour accompagner les entreprises durant cette période de déconfinement progressif. 

Le montant total des mesures prévues s’élève à 3,5 milliards d’euros par mois, pour les conditions plus favorables faites aux entreprises.  A partir de ce mois de décembre, l’aide du fonds de solidarité, initialement prévu pour les petites entreprises,  devient accessible à toutes celles fermées, quelle que soit leur taille.  Celles-ci  pourront bénéficier d’une aide forfaitaire mensuelle représentant l’équivalent de 20 % du chiffre d’affaires du même mois de l’année passée. Le plafond de l’aide est donc de 200 000 euros.   

Par ailleurs, certains secteurs, dont l’activité est lourdement impacté  par la crise, même s’ils ne font pas l’objet d’une fermeture administrative, à l’image de l’hôtellerie et du tourisme, auront  droit à un dispositif similaire : les entreprises dont le chiffre d’affaires chutera de  50 % par rapport à la normale, pourront prétendre au fonds de solidarité, selon les modalités qui leur seront plus favorables : une aide mensuelle de 10 000 euros ou une indemnisation mensuelle représentant 15 % de leur chiffre d’affaires sur la même période de l’année précédente. Si la perte d’activité atteint 70 % du chiffre d’affaires, l’indemnisation passe à 20 %. 

Anne DAUBREE