Delfingen affiche un chiffre d’affaires en nette hausse
En trois générations, Delfingen à Anteuil dans le Doubs est passée de l’artisanat à un équipementier industriel reconnu. Leader des protections de réseaux embarqués, l’entreprise vient de dévoiler un chiffre d’affaires de 363 millions d’euros, en croissance de 50 % entre 2020 et 2021 sur un marché automobile qui n’affiche qu’une évolution de 2 %. Son travail de proximité et son expertise particulièrement sollicités pour les nouveaux véhicules ont fait la différence.
363 millions d’euros en 2021 contre 241 millions en 2020 et 214 millions en 2019… Le chiffre d’affaires que l’entreprise Delfingen vient de publier traduit sa capacité à prendre des parts de marché dans le secteur automobile, 80 % de son activité. Le reste repose sur le secteur industriel avec la protection des câblages pour les robots automatisés. « Nous avons gagné des parts de marché sur la problématique de la supply chain. Comme nous travaillons au plus près des sites de production, nous n’avons pas été confrontés aux difficultés du transport » précise Gérald Streit, PDG de Delfingen.
Alors que le marché de l’automobile a fortement chuté en 2020, passant de 90 millions de véhicules à 75 millions, l’année 2021 a été marquée par une légère croissance de 2 %. Insuffisante pour expliquer un chiffre d’affaires en hausse de 50 %. « Les nouveaux véhicules, qu’ils soient électriques, hybrides, autonomes ou avec une aide à la conduite, demandent de plus en plus de capteurs qui enregistrent des données qu’il faut transporter. » Autant de fils et de câbles nécessitant des protections que Delfingen fournit aux constructeurs.
Assurer ses arrières
Delfingen s’est également développé par croissance externe, en faisant l’acquisition de certains de ses concurrents, notamment en 2020. « Nous avons pris le rythme d’une acquisition tous les 14 mois en moyenne. » Devant ces bons chiffres, le dirigeant entend consolider sa stratégie et sa place de leader mondial de la protection des réseaux embarqués. « Nous représentons 15 à 17 % du marché mondial, nous avons matière à progresser », insiste Gérald Streit.
Dans un contexte international où l’approvisionnement en matériaux ne manque pas de pénaliser les industriels, Delfingen a sécurisé sa filière auprès de ses fournisseurs. Toutefois, cela a un coût. « Nous avons subi des hausses de plus de 100 % sur certaines matières plastiques comme le polyéthylène ou le polypropylène. »
De l’artisanat au groupe mondial
Delfingen a su traverser les époques et s’adapter. L’histoire a débuté en 1954, quand le grand-père de Gérald Streit faisait les soudures pour réaliser des pochettes plastiques pour protéger les permis de conduire qu’il vendait à Peugeot. Peu à peu dans les années 80, l’entreprise s’est spécialisée dans la gamme plastique pour protéger les fils puis le secteur a explosé avec l’arrivée des vitres ou sièges électriques et le développement de nouveaux accessoires.
Aujourd’hui leader mondial, le groupe compte 3 500 salariés dont 270 en France et 28 sites de productions dans 24 pays pour produire au plus près de ses clients. Pour répondre aux enjeux sociétaux, Delfingen travaille à développer l’économie circulaire avec son service R&D bien que pour l’heure, « le plastique recyclé ne dispose pas des propriétés techniques nécessaires de solidité ou de résistance aux UV et à la chaleur », conclut Gérald Streit.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert