DImaCell voit encore mieux l’infiniment petit
DImaCell, la plateforme régionale d’imagerie cellulaire, fête ses dix ans par l’acquisition d’un nouveau microscope électronique à transmission. Unique en France, sa technologie va permettre aux chercheurs de repousser les frontières de l’observation du vivant.
Un million d’euros. Tel est le prix du cadeau que DImaCell a reçu pour ses dix ans. Avec le soutien du conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté et de l’Etat, la plateforme d’imagerie cellulaire a pu acquérir un nouveau microscope électronique à transmission (MET). « Notre ancien équipement avait déjà vingt ans. Cette nouvelle génération de microscope, entièrement numérique, génère plus de données » précise Laure Avoscan, responsable du centre de microscopie INRAE de la plateforme DImaCell. « Dans cette configuration, il est unique en France » complète-t-elle. L’équipement se caractérise en effet par une caméra très haute résolution AMT nanosprint 43, soit 43 millions de pixels. Il comporte également un volet de cryo-observation, particulièrement utile pour analyser du matériel biologique.
A la pointe de la technologie
Ce microscope réalise également des cartographies élémentaires destinées à traquer le parcours d’un élément entre un environnement et un organisme. La tomographie consiste, quant à elle, à concevoir une image 3D. « Le microscope possède un système réalisant une rotation de l’échantillon pour en reconstruire une image. Pour les chercheurs, c’est une façon de mieux comprendre la relation entre un micro-organisme et son hôte. » A la façon d’un scanner, la tomographie va donner à voir cette interaction. Le MET a également élargi le champ des possibilités de l’imagerie à disposition de la communauté scientifique en biologie de l’université grâce à la microscopie corrélative. « On superpose deux images obtenues par des techniques différentes, la microscopie photonique et la microscopie électronique, à des échelles différentes, pour obtenir une plus grande précision du résultat en compilant les informations concernant un même échantillon » simplifie Laure Avoscan.
Un équipement très attendu
Environ 120 scientifiques (chercheurs, doctorants, ingénieurs…) de l’Inrae, mais aussi de l’Inserm, du centre Georges François Leclerc, CNRS… seront amenées à utiliser le nouvel équipement pour faire avancer une vingtaine de projets de recherche tant dans les domaines de la santé, de l’environnement que de l’agro-alimentaire. « La crise sanitaire et le confinement ralentissent un peu les projets et m’empêchent de former les futurs utilisateurs. » Pour l’heure, Laure Avoscan réalise donc elle-même l’imagerie grâce à cet équipement qui occupe environ trois mètres carrés. Le MET va multiplier le nombre de données récoltées et contribuera à faire avancer un peu plus la recherche régionale.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert