Du vent dans les fleurs, de la vie à Montcenis
Pauline Veillerot va ouvrir en mars un café-cantine-épicerie, un lieu de lien et de convivialité avec des produits bio et locaux. Son projet, ancré dans l'économie sociale et solidaire, vient d'être récompensé au concours Initiative au féminin.
« Ce prix me donne une grande confiance en ce projet ! » Pauline Veillerot est ravie. La jeune femme vient d'être récompensée d'un 3ème prix (3 000 €) lors de la 16ème édition du concours « Initiative au féminin » pour son projet de café-cantine-épicerie Du vent dans les fleurs, qu'elle ouvrira en mars à Montcenis (71). Ce projet, Pauline le porte depuis plus d'un an. Coordonatrice d'un magasine mensuel à Lyon, elle a en effet décidé, avec son conjoint, de rejoindre sa Saône-et-Loire natale. Installée à Montcenis elle voit alors très vite l'intérêt d'ouvrir une épicerie proposant des fruits et légumes frais et locaux sur la commune. « Nous avions envie de trouver un endroit pour faire nos courses comme on le faisait à Lyon, explique-t'elle. Et après enquête, on s'est aperçu que d'autres avaient aussi cette envie ».
170 000 € d'investissement
Animée par le besoin d'encourager le contact humain. Elle envisage dès le départ d'associer son épicerie à un petit salon de thé. Mais très vite, encouragée par les commerçants locaux, et « les gens du coin », qui ne savent pas toujours où manger le midi, elle pousse la logique jusqu'à la restauration. Du Vent dans les Fleurs est né ! Il s’agit d’une épicerie de produits issus d’une agriculture paysanne et locale proposant une cuisine simple et savoureuse dans une ambiance conviviale et solidaire. L’épicerie proposera également une programmation d’activités, conférences et ateliers autour de l’agriculture locale, de la cuisine, des plantes, du jardinage, de la randonnée ou encore de l’artisanat. La cantine accueillera 18 couverts en intérieur à compter du mois de mars. Et à l'arrivée des beaux jours, la terrasse permettra de doubler la capacité.
Côté locaux, la jeune femme opte pour le rez-de-chaussée et le garage de la maison qu'elle vient d'acquérir avec son conjoint. Le foyer prendra ses quartiers à l'étage. Reste que des travaux s'imposent. En plus du salaire de la cheffe embauchée pour le restaurant, et de la constitution des stocks, ce sont 170 000 € au total que la jeune femme doit dénicher. Accompagnée par un Café solidaire lyonnais, puis par le CER, elle obtient aussi le soutien d'Initiatives Saône-et-Loire avec un prêt de 10 000 € et une subvention de France Relance. Portée par son attachement à l'Economie Sociale et Solidaire, elle crée aussi un club Cygales d'investisseurs solidaires, qui lui réalise un prêt de 3 000 €. Grâce à ces soutiens, elle boucle son budget et obtient le soutien d'un établissement bancaire.
Approvisionnement en local
En parallèle, Pauline Veillerot multiplie les formations : service, hygiène, comptabilité... Elle part également en quête de fournisseurs 100 % bio. Comme un clin d'oeil. Un maraîcher est justement venu s'installer à Montcenis, au moment même où elle lançait son projet. « Pour les légumes, je n'aurai pas de mal à m'approvisionner à proximité, sourit-elle. Pour les fruits, au début, il faudra aller les chercher un peu plus loin »... Quant aux produits de toute façon difficile à trouver à proximité, comme l'huile d'olive par exemple, il faudra apprendre à s'en passer...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre