En Saône-et-Loire, un avenir industriel clé en main

Dans le cadre de la réindustrialisation, le gouvernement met l’accent sur des sites clé en main, facilitant l’activité industrielle à venir. Deux d’entre eux ont été retenus en Saône-et-Loire.

A Chalon-sur-Saône, le site industriel Nordéon a profité d’une visibilité nationale et aura bientôt une nouvelle vie. (Le Grand Chalon)
A Chalon-sur-Saône, le site industriel Nordéon a profité d’une visibilité nationale et aura bientôt une nouvelle vie. (Le Grand Chalon)

L’histoire de la Saône-et-Loire est indissociable de l’industrie. Du passé subsiste aujourd’hui des friches industrielles qui ne demandent qu’à trouver une nouvelle vie. Alors que le gouvernement estime nécessaire de mobiliser au moins 20 000 hectares de foncier pour réindustrialiser le pays, plusieurs lieux s’inscrivent dans la démarche des sites clés en main  France 2030.

C’est dans ce cadre que le Grand Chalon Agglomération a présenté la candidature d’un terrain de 15 hectares, dit friche Nordéon. « Il s’agit de l’ancienne friche Philips et d’une ancienne raffinerie que nous avons proposée en novembre 2023 » explique Sébastien Martin, président de Grand Chalon Agglomération. Pour lui, le projet de site clé en main apporte une réponse à l’accélération de la réindustrialisation. « Cela sécurise les investisseurs qui n’ont plus que le permis de construire à demander ou presque. » L’élu a profité de l’opportunité de la démarche pour donner de la visibilité à ce territoire. Pourtant, la moitié de la friche a déjà trouvé un acquéreur, encore confidentiel, dans le domaine de l’énergie. « Je veux en faire une vitrine de notre industrialisation. »

Des activités porteuses

A l’heure où le foncier est devenu une denrée rare, les friches industrielles s’imposent comme une richesse. « On m’a déjà proposé des choses pour les hectares restants. Mais, pour l’instant, je ne suis pas intéressé. Je veux quelque chose de marquant, que ce soit une marque, une innovation ou une activité tournée vers l’avenir » détaille Sébastien Martin. Pour transformer la friche, sept millions d’euros de travaux ont été débloqués par la collectivité avec le soutien de la Région ou encore de l’Ademe.

Le dispositif national apporte par ailleurs son soutien à la réalisation des indispensables études préalables. A Montceau-les-Mines, l’ancienne centrale thermique de Lucy s’inscrit également dans les sites clés en main. « Nous avions lancé une réflexion sur la destination de ce site quand il serait détruit et nous avons pensé à une production d’énergie propre » explique David Marti, président de la communauté urbaine Creusot-Montceau qui a travaillé en partenariat avec GazelEnergie à lui trouver une nouvelle activité.

Encore des projets

La friche de 20 hectares située à Montceau-les-Mines a également profité d’une visibilité nationale. « Le label clé en main permet d’aller plus vite et de profiter d’avantages facilitants de la part des services de l’Etat. » La commune dispose d’un autre site, de 40 hectares, qui accueillera prochainement la fabrication des microréacteurs nucléaires Jimmy et la joaillerie MCGP. Les deux entités créeront plus de 600 emplois. « On ne peut que croire à la réindustrialisation car nous faisons la preuve que c’est possible depuis trente ans ! » La communauté urbaine compte encore quelques friches industrielles disponibles tandis qu’à Chalon-sur-Saône, l’ancien port au nord de la ville occupe déjà les esprits des acteurs locaux.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert