Internet à très haut débit : quelles technologies, avec ou sans la fibre ?
Beaucoup d’entreprises veulent aujourd’hui disposer d’un accès Internet à très haut débit. La fibre reste la solution à privilégier mais n’est pas encore disponible partout. Dans l’attente, VDSL2, ADSL+SDSL et 4G sont des alternatives possibles.
L’arrêt progressif des lignes téléphoniques traditionnelles, entre 2023 et 2030, s’accompagnera d’une généralisation du très haut débit, essentiellement via la fibre. Les accès Internet à très haut débit (THD) sont ceux proposant une vitesse d’au moins 30 Mb/s (mégabits par seconde).
Le THD n’est pas encore une réalité pour tous, alors même que les besoins en connectivité des entreprises explosent, avec des usages comme le Cloud ou la téléphonie IP. Beaucoup de professionnels se trouvent ainsi dans une période charnière où les offres Internet ne répondent plus à leurs besoins.
A quelle fibre avez-vous droit ?
Les syndicats de copropriété (pour les immeubles) et les mairies seront en mesure de vous indiquer si et quand arrivera la fibre dans votre quartier. Dans la majorité des cas, vous disposerez à terme d’une connexion FTTH (Fiber to the Home) à très haute vitesse : plusieurs centaines de mégabits par seconde. Mais attention : la fibre principale FTTH est partagée entre plusieurs abonnés, et donc la capacité diminue avec les volumes de trafic. Pour être assuré de disposer d’une fibre dédiée, il faut souscrire à une connexion FTTO (Fiber to the Office) beaucoup plus onéreuse.
Autre possibilité, la fibre amenée jusqu’au pied du bâtiment (ou un hub proche), le reste de la connexion se faisant alors via une connectique coaxiale ou cuivre, permettant un débit maximal d’environ 100 Mb/s.
Le cuivre n’a pas dit son dernier mot
Il est loin le temps des lignes téléphoniques analogiques à 56 kb/s. Avec le VDSL2, les débits peuvent grimper à 100 Mb/s en téléchargement et 8 Mb/s en envoi de données. Dans la pratique, ils se situeront entre 50 à 70 Mb/s, à condition de se trouver à courte distance du nœud de raccordement téléphonique.
Faute de fibre, le VDSL2 est donc une option possible. Des sites comme DegroupTest vous indiqueront quel débit maximal espérer en fonction de la distance séparant vos bureaux du répartiteur. Notez que la nouvelle technologie G.fast permettra bientôt d’envisager des débits d’au moins 500 Mb/s… à condition d’être à moins de 100 mètres du point de raccordement.
Si vous vous trouvez trop loin du répartiteur, l’ADSL reste la seule option. Toutefois, avec des débits faibles, il ne sera pas adapté à certains usages, comme un grand nombre de lignes de téléphonie sur IP. La solution consiste alors à opter pour une seconde ligne en SDSL, dédiée à la téléphonie. Le SDSL propose en effet un débit dit «symétrique», identique en envoi comme en réception de données.
La 4G : une alternative au satellite ?
Avec des vitesses maximales allant de 150 Mb/s à 1 Gbit/s, la 4G est attractive, là où elle existe… Les opérateurs proposent presque tous aujourd’hui des ‘boxes’ 4G pour les particuliers et entreprises. Attention toutefois à deux points :
– l’enveloppe de données proposée ne permettra pas de grosses volumétries mensuelles ;
– le débit réel est très inférieur à celui affiché, car la bande passante est mutualisée.
Le premier point sera rédhibitoire pour nombre d’entreprises, à l’exception de celles utilisant aujourd’hui des offres par satellite, souvent limitées, elles aussi, en volume mensuel de données.
Le débit maximal reste difficile à évaluer, car il dépend à la fois de la qualité de liaison et du nombre de personnes connectées à l’antenne 4G qui vous dessert. Aux heures de pointe, ce débit peut s’écrouler. Le seul moyen de disposer de mesures fiables reste de prendre un abonnement (sans engagement) auprès de l’opérateur ciblé, puis de faire des tests de vitesse au cours de la journée, par exemple sur site nPerf. Vous pourrez ainsi évaluer la viabilité d’une adoption de la 4G.
David FEUGEY