Invini, du projet étudiant à l’entreprise
Cinq étudiants de la région ont gagné le concours national Les Entrep’. Pendant 18 semaines, ils ont imaginé et développé leur projet de recyclage des bouteilles de vin : Invini.
Comment devenir un chef d’entreprise quand on est encore étudiant ? Grâce aux Entrep’, un programme national d’entrainement terrain au management, les projets peuvent se confronter à l’expertise de professionnels et se construire peu à peu. Pour mener à bien leur mission, les candidats doivent d’abord composer une équipe pluridisciplinaire. C’est ainsi qu’Orianne Theveny et Kevin Rat, tous deux étudiants à Agrosup, ont participé, en octobre 2023, au salon des Entrep’ de Bourgogne Franche-Comté, porté par Réseau Entreprendre Bourgogne. « L’idée était de se vendre pour attirer des compétences et de se vendre pour rejoindre une équipe » se souvient Maxence Coulon-Corlet, étudiant à l’école de commerce BSB. De son côté, il cherchait un projet motivant pour vivre l’aventure des Entrep’ : « A mes yeux, leur projet était le plus valable. Je me souviens aussi avoir été un peu bluffé par leur connaissance de leur sujet, mais aussi dans l’univers de la finance. »
A l’issue des rencontres, l’équipe d’Invini se forme autour des deux initiateurs et de Maxence, renforcée par Guillaume Thongsoum-Bois inscrit à l’IAE Dijon et Antoine Doucelance, lui aussi étudiant à BSB.
Du bocal à la bouteille
« Au départ, c’était un projet de collecte de bocaux plus complexe. Nous avons discuté tous ensemble pour définir une nouvelle stratégie. Comme nous sommes en Bourgogne, on s’est tourné vers le vin », raconte Maxence Coulon-Corlet. Invini s’est ainsi transformé en un projet de collecte de bouteilles de vin auprès des professionnels de l’hôtellerie-restauration dans un premier temps, puis des cavistes. Les concepteurs du projet souhaitent récolter ces bouteilles, les nettoyer et les revendre aux acteurs de la filière viti-vinicole. Pendant 18 semaines, les cinq étudiants ont travaillé sur leur concept, épaulés par une tutrice qui s’est rendu régulièrement disponible pour leur apporter ses connaissances, dans son cas, de l’univers financier et bancaire en particulier. « En parallèle, les formations des Entrep’ nous ont permis d’évaluer et de faire grandir le projet », souligne-t-il.
De l’idée à la création
En mars, l’équipe d’Invini présente son projet à l’oral. « On a fini premier de la région ! », sourit Maxence Coulon-Corlet. Ce succès conduit les cinq membres à participer aux Entrep’ édition nationale en mai dernier. Là encore, le projet rencontre un franc succès et l’équipe gagne la compétition. Fort de cette visibilité, les jeunes porteurs de projet s’interrogent sur la suite à donner et à l’éventualité de créer une entreprise. « Ça demande une étude de terrain plus importante », imagine l’étudiant. De nouveaux éléments entrent en ligne de compte. Alors que Kevin et Orianne sont en dernière année d’Agrosup, Guillaume doit encore réaliser deux ans à l’IAE tandis qu’il reste trois ans d’études aux deux effectifs de BSB. « On intègre aussi le besoin de la filière d’avoir un approvisionnement sécurisé », insiste-t-il.
Invini se traduirait, de façon plus concrète, par des circuits courts d’approvisionnement à Beaune et Dijon plusieurs fois par semaine. « Nous avons imaginé une machine pour le nettoyage, conçue pour retirer les étiquettes notamment », projette Maxence Coulon-Corlet. Pour l’heure, le projet semble bien parti pour devenir réalité, sans doute, encore une fois, à l’initiative des deux instigateurs.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert