Les travaux publics parlent aux élus
« L’argent est là ! Il faut le consommer »
Sensibiliser les maires à la nécessité d’accélérer les investissements pour leur territoire s’inscrit comme un véritable leitmotiv pour Vincent Martin, président de la fédération régionale des travaux publics en Bourgogne-Franche-Comté. Avec le soutien de l’association des maires de France dans chaque département, il a fait passer le message aux élus et espère le voir suivi d’actions.
« Il y a de l’argent dans les caisses ! » Vincent Martin , président de la fédération régionale des travaux publics en Bourgogne-Franche-Comté en appelle aux élus locaux. Il le souligne : le montant total des dotations de l’Etat à destination des collectivités de la région a augmenté de 45%. Parallèlement, les démarches administratives ont été facilitées avec un seuil des marchés publics de travaux relevé de 70 000 € à 100 000 €. « L’Etat a injecté de l’argent, il faut le consommer pour aménager les territoires et profiter des financements proposés car ça ne va pas durer indéfiniment. »
Alors que le secteur des travaux publics a constaté une baisse de 80% des appels d’offre à la fin de l’été 2020, le président régional a voulu interpeller les élus locaux. Avec l’appui de l’association des maires de France, AMF, dans les huit départements de Bourgogne-Franche-Comté, les représentants de la FRTP ont pu transmettre le message en fin d’année. « On n’a pas cessé de le répéter en 2020. Les élections municipales ont été repoussées puis il y a eu le confinement, puis enfin les élections mais suivies des vacances estivales et en septembre, certains élus ont réagi et enfin commencé à se soucier des investissements. »
Des élus plus ou moins concernés
De leurs côtés, les maires ont affiché des réactions partagées. « Globalement, le message est bien passé. Il y a ceux qui ont rapidement lancé des appels d’offre et continuent à accélérer les choses.Mais il reste aussi ceux qui ne font rien et qu’il faut convaincre qu’ils ont intérêt à investir aujourd’hui pour ne pas le regretter demain.L’argent est là, il faut le consommer. » Vincent Martin n’oublie pas les élus locaux qui ne maitrisent pas les rouages administratifs. « Certains ont découvert les dotations et ne savent pas comment procéder. Ce sont souvent les petites communes qui n’ont pas les compétences dans leurs services. » Avec l’AMF, la fédération des travaux publics les a encouragés à se tourner vers les bureaux d’étude ou encore les services du Conseil départemental dédiés à l’accompagnement des collectivités. Dans la pratique, les maires doivent préparer un dossier présentant les travaux envisagés pour le soumettre ensuite à la préfecture afin d’en confirmer l’éligibilité à la dotation d’équipement des territoires ruraux de l’Etat.
Poursuivre le combat
« En ce début d’année, on continue le combat autour de la nécessité de redynamiser les investissements publics dans les territoires. Le premier trimestre 2021 va être difficile. » Bien qu’il se réjouisse du plan de relance engagé par l’Etat, Vincent Martin sait que les effets ne se feront sentir qu’au second semestre. Cependant, malgré ses inquiétudes, le secteur des travaux publics a majoritairement réussi à maintenir ses effectifs en 2020. « Pour 2021, on se veut confiant mais on reste aussi prudent. » Avec 70% du chiffre d’affaires qui repose sur la commande publique, les TP veulent croire en un partenariat gagnant / gagnant avec les collectivités. Les 30% du chiffre d’affaires relevant du secteur privé invitent aussi à la vigilance. « Cette partie ne s’est pas effondrée mais reste timide puisque les entreprises n’ont pas de visibilité. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert