L’entreprise historique FPT investit dans les moteurs à gaz

40 000 moteurs sortent chaque année de l’usine FPT de Bourbon-Lancy. Le site qui s’étend sur 200 000 m² conçoit, développe et produit des moteurs de grosse cylindrée destinés aux poids lourds, aux machines agricoles ou de travaux publics, mais aussi à la marine ou aux générateurs d’électricité. Sur les deux sites que compte FPT en France, celui de Bourbon-Lancy est le plus imposant avec 1 150 personnes, contre 150 pour celui de Garchizy dans la Nièvre, ce qui en fait le plus gros employeur privé de Saône-et-Loire et de la partie Bourgogne de l’actuelle région. En France, le groupe affiche un chiffre d’affaires 2019 de 392 millions.

Bien que l’année 2020 ait été marquée par la crise et le confinement, le dernier trimestre a permis à l’entreprise de récupérer une partie de ses volumes tandis que le début d’année 2021 se traduit par un fort rebond avec une augmentation de 30% des volumes par rapport à l’an passé. « Nous profitons notamment de la sortie d’un nouveau poids lourd chez notre principal client Iveco, le S-Way, mais le secteur agricole, les travaux publics et d’autres clients comme Daewoo ou Tata y participent » détaille Luc Bernardini, directeur de FPT France. L’usine a d’ailleurs fait appel à 150 intérimaires en renfort. « Le problème se situe plutôt du côté des fournisseurs qui peinent à suivre et des problèmes de transport maritime viennent s’ajouter. »

Traverser les époques

Créé en 1902, l’usine se consacrait à ses débuts aux machines agricoles. Avec le temps, elle a grandi et évolué. « Notre site a traversé les trois premières révolutions industrielles et s’est construite avec cette histoire donc nous avons l’expérience pour traverser celle que nous vivons. » Pour preuve, l’usine dispose du label Vitrine Industrie du futur. Pour s’inscrire pleinement dans la mutation technologique et les enjeux environnementaux de demain, FPT à Bourbon-Lancy va se doter d’une nouvelle cellule d’essai pour ses motorisations à gaz. Jusque-là testés dans une cellule à chaud, les moteurs devaient être en fonctionnement, nécessitant un temps de cycle de plusieurs dizaines de minutes et consommant du gasoil. « Cette nouvelle technologie de banc d’essai à froid qui instrumente le moteur de capteurs, ne nécessite pas le démarrage du moteur donc réduit la pollution et le temps de test. » L’investissement, d’un montant total de 2,5 millions d’euros, bénéficie du soutien de France Relance dans le cadre de l’enveloppe consacrée à l’aéronautique et à l’automobile avec un chèque de 800 000 euros à la clé.

A fond les gaz

Les travaux d’aménagement prévus pour mai devraient permettre une mise en service de la nouvelle cellule début 2022. Plus performant avec des contrôles plus fins et plus exhaustifs, plus économique et plus écologique, le nouvel équipement doit accompagner une montée en puissance des moteurs à gaz. « Actuellement, nous en produisons 6 000 par an et nous avons l’objectif d’en produire 10 000 grâce à la nouvelle cellule. FPT a déjà vendu 50 000 moteurs gaz dans le monde » précise Luc Bernardini. FPT souhaite que les motorisations gaz représentent 25% de sa production totale alors que le marché prévoit une augmentation de 150% de cette solution à l’horizon 2025.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert