L’opticien Atol mise sur le local et le durable
Avant d’arriver dans l’un des 750 magasins implantés en France, les lunettes Atol transitent par Beaune. Centre névralgique pour l’opticien, le site bénéficie d’investissements pour augmenter sa production et réduire l’empreinte carbone de la marque. La collection Onéo se veut quasi totalement française grâce à des fournisseurs installés dans un rayon de 300 kilomètres autour de la plateforme.
Un million de colis quittent chaque année la plateforme logistique Atol de Beaune. Engagé dans une démarche de développement durable depuis plusieurs années, l’opticien tente depuis le début d’année 2022 de récupérer ces nombreux cartons expédiés dans ses 750 boutiques pour leur donner plusieurs vies. « Nous pouvons les réutiliser jusqu’à huit fois avant de les recycler » précise Olivier Pribile, directeur exécutif marketing et commercial de la marque.
Cette démarche vient compléter des investissements réalisés depuis cinq ans tel qu’un nouveau système de recyclage de l’eau sur ce site qui assure non seulement la logistique, mais aussi la fabrication de lunettes. « Pour tailler un verre, il faut utiliser 40 litres d’eau. Nous avons installé un circuit fermé qui récupère 99 % de cette ressource. » Le plastique qui compose les verres est également réutilisé et recyclé.
Augmenter les capacités
Le site beaunois, qui compte une centaine de collaborateurs, fabrique 230 000 équipements chaque année tandis qu’il assure le stockage de près de trois millions d’articles avec des centaines de milliers de verres et de lentilles de contact. « Nous pouvons livrer nos boutiques sous 48 heures, partout en France. » Misant sur cette installation, Atol investit pour augmenter ses capacités de production.
Ainsi, en fin d’année 2021, l’atelier de montage de verres et montures s’est doté d’un système de blocker. Cette nouvelle machine de contrôle et de préparation des verres avant le taillage, d’un montant de 250 000 euros, vise à tripler la production. En janvier 2022, une enveloppe de 50 000 euros a servi à acquérir un nouvel équipement pour le taillage de verre destiné au sport. « Ce marché du sport qui nécessite des verres spéciaux connaît une forte croissance. »
Une collection durable
En parallèle, l’installation Atol de Beaune a servi de point d’origine pour élaborer une collection de monture d’origine France garantie. « Nous avons défini un périmètre de 300 kilomètres autour du site pour trouver nos fournisseurs. » Alors que l’optique se fournit encore beaucoup en Asie, la collection Onéo se conçoit en circuit court avec 1 800 kilomètres parcourus par ses différents éléments contre 13 000 s’ils venaient de Chine notamment. « Nous divisons par 20 le coût carbone. »
Le Jura et l’Ain assurent la matière première des branches, des plaquettes ou encore la coloration. « Notre seule exception est allemande, car nous n’avons pas trouvé d’entreprise française pour nos charnières » regrette Olivier Pribile. Côté prix, Atol se félicite de proposer une monture abordable à 175 euros avec des matériaux totalement recyclés et recyclables. « Nous avons travaillé notre approche design pour réduire les coûts tout en gardant du style. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert