Industrie
La 3D pour tous
A Chalon-sur-Saône, MK3D entend transformer les usages des industriels avec l’impression 3D.
A l’unité ou en grande série, MK3D utilise l’impression 3D pour répondre aux industriels, qu’ils œuvrent dans la plasturgie, la fabrication de matériel hydraulique, l’usinage… Vincent Lapierre, 32 ans, a créé MK3D avec son associé Karim Curtheley,52 ans, en novembre 2019. Le premier, ingénieur en génie industriel a été chef de projet pendant dix ans. Le second, ingénieur R&D, a fait carrière dans la conception de machines spéciales. « Nous faisons de l’étude et de la conception de pièces mécaniques. Nos clients viennent avec une idée ou une pièce à changer, on la dessine, on la conçoit puis on l’imprime en 3D, à l’unité, en petite série ou en grande quantité. »L’impression 3D repose sur trois principes : la dépose de fil,plus économique et plus connue ; la résine destinée au travail de précision adapté notamment aux besoins du secteur dentaire et enfin le frittage en poudre, pour la réalisation de pièces plus techniques. Plus cher, ce dernier système s’avère aussi plus résistant. « Nous avons développé notre propre machine de dépose de fil, donc nous limitons les coûts. L’investissement repose surtout sur le savoir-faire » explique Vincent Lapierre.
Nouveaux regards
Un bureau d’étude tel que MK3D traduit l’apparition de métiers qui demandent à être accompagnés de nouvelles formations. « On commence à en apercevoir, comme la licence professionnelle de fabrication additive mise en place par l’UIMM 71 et l’IUT de Chalon-sur-Saône en septembre 2020 dans laquelle nous intervenons. » Outre les jeunes, les acteurs économiques doivent également développer des pratiques pour profiter de ces nouveaux outils. « Les industriels n’ont pas encore le réflexe de se tourner vers l’impression 3D, alors nous commençons avec de petits projets avant de voir plus grand. » Vincent Lapierre rappelle que les pièces 3D permettent de remplacer une pièce plastique existante,la repenser ou substituer une pièce là où l’utilisation du métal n’est pas nécessaire. « Le plastique ne remplacera pas le métal en solidité, mais parfois un plastique composite affiche une solidité suffisante pour les usages prévus. »Côté matériau, le co-gérant met en avant une matière première biosourcée à base d’amidon de maïs. « Recyclé et recyclable, cette technologie a vocation à être zéro déchet. »
Repenser sa stratégie
En créant MK3D, les deux associés imaginaient s’orienter vers l’automobile ou l’aéronautique, mais la crise sanitaire les a conduits à revoir leurs ambitions. « Nous avons eu des opportunités avec les hôpitaux par exemple, qui nous ont sollicité pour la production de pièces dont la fourniture n’était plus possible comme des tendeurs à oxygène. » MK3D a également fourni 5 000 visières imprimées en 3D aux entreprises afin qu’elles reprennent leur activité en toute sécurité.« Notre stratégie consiste désormais à démocratiser l’usage de l’impression 3D chez les industriels, quel que soit leur secteur puisque nous pouvons intervenir pour des applications très variées. »
Pour AletheiaPress, Nadège Hubert