La grande distribution au service de la gastronomie française
Opération séduction et communication pour Métro France qui a réuni ses clients et ses partenaires pour valoriser les produits français. A Marsannay-la-Côte, restaurateurs et agriculteurs se sont retrouvés avec l’envie commune de mettre plus de productions locales dans les assiettes des consommateurs.
« 63 % de notre assortiment boucherie est d’origine française. Un taux en progression de deux points en deux ans » annonce Yves Dervieux, directeur du magasin Métro de Marsannay-la-Côte avant de surenchérir : « Le steak haché tartare lui est 100 % français tout comme notre lait ou nos pommes de terre. » Depuis 2020, l’enseigne a signé une charte Origine France avec 13 acteurs majeurs de la filière restauration tels que les représentants agricoles de la FNSEA ou de la filière porcine FNP ainsi que l’Umih, l’union des métiers de l’industrie hotellière ou le GNI, groupement national des indépendants de l’hôtellerie.
« L’objectif est d’augmenter la part des produits d’origine française dans la restauration indépendante. » En accueillant les producteurs et les représentants locaux de l’Umih et de la FNSEA, Métro souhaite faciliter le dialogue entre les différents acteurs de la filière, ceux qui créent et ceux qui transforment, tout en mettant en lumière son enseigne.
Du français pour tous
86 % de la clientèle du magasin Métro de Marsannay-la-Côte se compose de transformateurs, qu’il soit restaurateur, traiteur ou encore boulanger-pâtissier. « Nos clients attendent du français et du local. On constate un changement des consommations. Le consommateur veut trouver une histoire dans son assiette. » De leurs côtés, les restaurateurs s’inscrivent dans un discours similaire à l’image de Stéphane Derbord, président des restaurateurs au sein de l’Umih de Côte-d’Or. « Tout le monde est en recherche d’authenticité, il y a donc une démarche naturelle à aller vers les produits français. » Pour lui, l’enseigne a son rôle à jouer en tant qu’intermédiaire, relais de ceux qui ne réalisent pas de ventes en direct avec les professionnels, faute d’avoir les bons réseaux de distribution. « Dans chaque territoire, nos magasins référencent des producteurs locaux. Certaines choses se vendent particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté » complète Yves Dervieux.
Prix et qualité française
Le consommateur, devenu « consommacteur », demande de la transparence sur son alimentation et a impulsé un mouvement vers un retour à plus de proximité alimentaire et à une certaine qualité. « Choisir la production française n’est pas une obligation mais c’est une priorité. Il y a beaucoup de contraintes qualitatives en France qui se traduisent par un produit final de qualité » explique Stéphane Derbord. L’ancien restaurateur étoilé, comme la jeune génération, promeut une gastronomie qui s’appuie sur des produits qui ne traversent pas le globe avant de finir dans les assiettes.
« Certains produits ne peuvent se trouver en France mais en saison, nous mettons en avant la production française pour nos fruits et légumes » insiste Yves Dervieux. Reste la question du prix sur laquelle aucun ne veut se prononcer ouvertement. « La mauvaise qualité est souvent trop chère, la qualité a son prix » conclut le représentant de l’Umih.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert