La maison Mulot et Petitjean poursuit les investissements
Depuis plus de deux décennies, la maison Mulot et Petitjean régale les Dijonnais et les touristes de son pain d’épices. Première entreprise du patrimoine vivant de Bourgogne, elle allie tradition et modernité en misant sur les recettes qui ont fait sa renommée et en poursuivant ses investissements avec une enveloppe de 800 000 euros en 2022.
Après un investissement d’environ 1,2 million d’euros en 2020, Mulot et Petitjean, acteur dijonnais historique du pain d’épices qui affiche 5,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, débloque 800 000 euros supplémentaires en 2022. « Nous avons commencé par le début de ligne de production avec une rotative, un four tunnel et une injecteuse. Maintenant, nous nous concentrons sur la fin de ligne avec la partie emballage » précise Catherine Petitjean, neuvième génération à la tête de l’entreprise familiale. Les premiers investissements ont été motivés par la volonté de renouveler un outil industriel vieillissant, « avec des pertes et une forte consommation d’énergie », et par le souhait d’augmenter les capacités de production qui avaient atteint un palier.
Depuis l’installation des nouveaux équipements, deux fois plus de nonettes ont ainsi été fabriquées portant le nombre de rouleaux sortis d’usine à 2,3 millions au cours de l’année écoulée. Les quantités ayant accrues, il s’avère désormais nécessaire que l’emballage suive. L’arrivée de nouveau matériel ne rime pourtant pas avec robotisation chez Mulot et Petitjean qui a privilégié la mécanisation tout en facilitant le travail d’une partie de ses 40 collaborateurs. « Les solutions ne sont pas encore adaptées à nos produits et je crois que le regard et la main de l’homme restent indispensables, précise Catherine Petitjean. Tout comme un boulanger a besoin de voir son pain, la fabrication de pain d’épices n’est pas une science exacte. »
Des enjeux économiques et environnementaux
Attachée à la qualité des produits et à la tradition, la dirigeante n’exclut cependant pas l’innovation : « tout ce qui est neuf doit aller vers l’amélioration du produit. » En ce sens, attentive à faire du clean label, la dirigeante cherche les fournisseurs susceptibles de lui apporter le bon produit capable de se conserver. Elle mise aussi sur des produits sans additifs et sur un approvisionnement au plus près de son usine. « 90% de nos fournisseurs se situent à moins de 300 kilomètres et 50 % de nos approvisionnements sont d’origine française. Nous travaillons sur ces questions mais l’augmentation des prix des matières premières a freiné notre élan. »
La cheffe d’entreprise a dû faire face à des problèmes d’approvisionnement pour les cartons ou les barquettes de ses emballages. « En parallèle, nous avons sécurisé nos matières premières en acceptant une forte hausse des prix. » Outre le miel, la farine a augmenté de 12 % tandis que la confiture de framboises a grimpé de 35 % faute de production. Les préoccupations de Catherine Petitjean portent par ailleurs sur la mise en place d’emballages recyclables facilement. « Nous cherchons des solutions pour notre cellophane actuelle. » Enfin, après la crise, Mulot et Petitjean espère relancer l’activité de son musée, un lieu apprécié tout autant des Dijonnais que des visiteurs, comme ses pains d’épices.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert