La minoterie Forest, plus que de la farine
Basée à Bray, la minoterie Forest existe depuis 99 ans. Quasiment un siècle d’évolutions lors duquel le moulin est devenu un véritable couteau suisse pour ses boulangers…
« Nous sommes nés dans le moulin. » Karine Forest, directrice générale de la minoterie Forest, n’oublie pas d’où elle vient. « Nous avons toujours évolué avec des artisans boulangers puisque nous sommes des passionnés. Il faut évoluer avec le secteur et non pas chercher à le révolutionner en allant trop vite. Nous avons donc cherché à suivre le rythme du marché, de nos clients et des collaborateurs. » Des changements qui pourraient paraître surprenants, pour ce qui n’était au départ qu’un moulin il y a 99 ans. En effet, autour de l’activité de transformation du blé en farine, s’est mise en place une véritable boîte à outils pour les clients : une agence immobilière pour boulangers, un centre de formation accueillant un meilleur ouvrier de France dispensant aussi des cours de marketing et de communication… voilà un bref échantillon de ce qu’il est possible de trouver en franchissant les portes de la minoterie Forest.
Fidéliser la clientèle
« Nous avons beaucoup de services différents, explique la dirigeante. Mais notre cœur de métier est resté le même : se mettre au service des artisans boulangers. » Si le nombre de services a augmenté, le chiffre d’affaires dépend essentiellement de la vente de farine aux quelques 1 300 clients dans toute la moitié Est de la France, jusqu’à Ajaccio. Cette zone de chalandise étendue a nécessité le déploiement d’une flotte logistique en propre à Paris, à Marseille et en Corse. « Au total, nous comptons 160 collaborateurs. Sur le site de Bray, nous employons une centaine de personnes. » Les autres salariés occupent des postes de commerciaux ou travaillent au sein du service logistique de l’entreprise.
Accompagner le marché
« Il y a eu le premier confinement, épouvantable en termes d’impact, détaille Karine Forest. Les gens se rendaient beaucoup moins en boulangerie, l’on comptait jusqu’à 30 ou 40 % de baisse. » Le deuxième confinement a, pour l’instant, un impact moindre sur l’activité des artisans boulangers d’après les informations dont dispose l’entreprise. Mais en ces temps troubles, la façon de travailler, de se vendre et de vendre le fruit de son travail importe énormément auprès des consommateurs. Les artisans boulangers doivent donc muter afin de survivre : « Lors de nos formations, nous tentons d’apporter des réponses concrètes. Il y a la vente en ligne, le circuit court, l’approvisionnement… Nous pouvons tirer du positif de la situation, tous ensemble. Cela fait partie de notre rôle : se poser autour de la table et entrevoir les nouveaux modèles ainsi que les nouveaux produits. »
Pour Aletheia Press, Corentin Escaillet