La région Bourgogne-Franche-Comté suspend tout investissement nouveau jusqu’en juin
La collectivité locale a annoncé cette mesure inédite pour faire face à la très forte augmentation de ses dépenses, liée à l’inflation sur les prix de l’énergie dans les lycées et pour les TER.
C’est une décision inédite qu’a annoncé Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste de la région Bourgogne-Franche-Comté, à la veille d’une session de débat budgétaire qui se tiendra à Chalon-sur-Saône : celle de suspendre, pour les 6 premiers mois de l’année toute nouvelle dépense d’investissement qui ne soit pas déjà votée et en partie exécutée. « Nous n’inscrirons que des investissements correspondants à ce que j’appelle des “coups partis”, des investissements déjà engagés, mais il n’y aura pas, jusqu’en juin, d’investissement nouveau. Il ne serait pas responsable de s’engager dans le brouillard actuel », a-t-elle lancé.
109 millions d’euros de dépenses en 2023
Le budget 2023 demeure en effet marqué par d’immenses incertitudes, à commencer par les tarifs de l’énergie qui pèsent lourd pour deux des principales compétences de la collectivité locale, les lycées et les trains régionaux. « Nous nous attendons à une très forte augmentation des dépenses, liée à l’inflation. Cela représente 58 millions d’euros supplémentaires pour les TER, 10 millions pour les autres transports et 10 millions encore pour la dotation des lycées. Le coût de la dette augmente, du fait des corrections des taux directeurs de la BCE, de 25 millions d’euros, tandis que 6 autres millions d’euros sont nécessaires pour répercuter l’augmentation du point d’index des fonctionnaires », détaille Nicolas Soret, vice-président en charge des finances, du développement économique, de l’emploi, et de l’économie sociale et solidaire.
Au total, c’est une hausse des dépenses de 109 millions d’euros qu’anticipe la collectivité pour l’année 2023. Dans le même temps, les recettes ne grimpent que de 17 millions d’euros, grâce à l’augmentation des rentrées de TVA, mécaniquement liées à l’inflation. « Nous avons un delta entre les recettes et les dépenses de 92 millions d’euros. C’est énorme, ça représente plus de la moitié de la capacité d’autofinancement nette de notre région », résume le vice-président.
De nouvelles décisions en juin
Tout n’est cependant pas encore joué, ce qui explique que la vraie discussion budgétaire soit reportée au mois de juin prochain, le temps, espère la collectivité régionale, pour le gouvernement d’étendre son dispositif de bouclier énergétique à la SNCF et peut-être de compenser l’augmentation du coût de fonctionnement des établissements scolaires. « Des négociations sont en cours entre le gouvernement et la SNCF pour étendre le bouclier énergétique au rail. Si tel devait être le cas, la SNCF répercuterait vers nous, à travers la convention qui nous lie, les économies qu’elle réalise ce qui limiterait l’augmentation du budget des TER », détaille Nicolas Soret.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel