Lamandine cultive des fleurs pour de nombreux secteurs d’activité
Amandine Deschamps porte bien son nom. La trentenaire a changé de voie pour se consacrer à la floriculture à Rouvres-en-Plaine. Cette production ne se résume pas à alimenter les fleuristes en fleurs coupées mais s’adresse à d’autres professionnels, de la restauration à la cosmétique sans oublier les épiceries qui vendent des infusions naturelles à base de plantes.
Assistante sociale pendant cinq ans, Amandine Deschamps a choisi de retourner sur les bancs de l’école pour suivre une formation alliant gestion d’entreprise et connaissances agricoles tout en se spécialisant dans les plantes à parfum aromatique et médicinales. « J’ai toujours vécu à la campagne et ma famille m’a transmis ce goût pour les fleurs, notamment depuis l’enfance, quand j’aidais des cousins horticulteurs chaque été. Je voulais renouer avec quelque chose de naturel, donc je me suis tournée vers les fleurs. »
Elle complète cette formation initiale par une autre consacrée à la récolte et la transformation de cette culture, puis une seconde autour de la cosmétologie et la galénique pour apprendre à extraire les principes actifs des plantes. Pour parachever ce cursus personnalisé, elle termine par une formation sur la réglementation. Rompue à tous les aspects du métier, elle créé son entreprise de production de fleurs, Lamandine, basée à Rouvres-en-Plaine, en décembre 2019.
De la fleur fraîche
Sur un hectare, comprenant une serre, Amandine Deschamps cultive désormais 35 espèces florales. De cette culture découlent des fleurs coupées, des fleurs comestibles, une ligne de cosmétiques naturels et une gamme d’infusions. L’ensemble de ses productions se destinent aux professionnels. « Une dizaine de fleuristes à Dijon, Gevrey-Chambertin et Beaune me commandent des bleuets, des dahlias, des achillées… »
Membre du collectif de la fleur française, la floricultrice est répertoriée sur une carte interactive afin de privilégier la proximité avec ses partenaires et réduire l’empreinte carbone des commerçants. La moutarde et la pensée ont par ailleurs le vent en poupe auprès des restaurateurs, pâtissiers et chocolatiers du territoire. Ces fleurs fraîches comestibles s’intègrent aux recettes ou en décoration.
Et de la fleur séchée
Avec Amandine Deschamps, rien ne se perd, tout se transforme. Les fleurs rejetées par les fleuristes et les cuisiniers, séchées, s’utilisent pour les tisanes ou les cosmétiques. A partir de 20 espèces, la floricultrice conçoit huit recettes d’infusion dont trois se dégustent froides pendant l’été. « Je m’occupe du séchage des fleurs et feuillages, entre 2 et 7 jours, puis je les confie à un Esat qui réalise les pots en respectant les recettes et les grammages pour chaque espèce. »
Entre la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire, une quarantaine de points, fleuristes, épiceries, … vendent ces produits. En parallèle, Lamandine réalise, avec l’appui du laboratoire Cosminter de Fleurey-sur-Ouche, des cosmétiques : crème pour le visage ou les mains, baume à lèvres, sérum, démaquillant naturels commercialisés notamment dans des spas du territoire mais aussi sur le site internet de la jeune entreprise.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert