Le gouvernement veut booster l'export des PME
Le déficit du commerce extérieur a diminué et le nombre d’entreprises exportatrices a légèrement progressé. Le gouvernement entend encourager les PME à se lancer, via son dispositif «Team France Export».
Bonne nouvelle pour l’économie, les exportations ont augmenté de manière plus rapide que les importations en 2019. Le 7 février, les Douanes ont publié les chiffres du commerce extérieur : le déficit reste important mais s’est sensiblement réduit, il est passé de 63 à 58,9 milliards d’euros. A l’origine de cette tendance, deux progressions différentes : les importations ont crû de 2,2%, et les exportations, de 3,3%. Au total, les entreprises françaises ont exporté à hauteur de 508 milliards d’euros de marchandises. En tête des ventes sur les marchés étrangers, figurent les secteurs traditionnellement performants à l’export, l’aéronautique, ( 64,2 milliards d’euros, soit +11,9%), la pharmacie et le luxe. Au sein de ce secteur, par exemple, la filière cosmétique, qui représente 16 milliards d’euros à l’export, a connu une progression de 9% par rapport à 2018. Quant à l’agroalimentaire, il a crû de 3,2 %, pour atteindre 64,4 milliards d’euros.
Parmi les événements marquants de l’année figure la chute brutale des exportations de vins ( 44%) aux États-Unis, en raison des sanctions douanières que ces derniers ont imposées. En terme de destinations, c’est l’Europe qui demeure le premier partenaire commercial de la France, devant les États-Unis et la Chine : elle représente 58,7 % des exportations et 56,3 % des importations.
Autre amélioration, les Douanes ont également noté une augmentation du nombre d’entreprises exportatrices : elles passent de quelque 125 000 à 128 000. Mais le chiffre demeure très inférieur à celui de pays comme l’Allemagne qui en compte plus du double. C’est dans l’espoir de le faire progresser que le gouvernement a annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif, «Team France Export», en février 2018. Il est basé sur une réorganisation du rôle des différents acteurs concernés : les régions sont chargées de définir une stratégie, et elles s’appuient sur des acteurs comme Business France, organisme qui accompagne les entreprises françaises à l’export, BPIfrance, la banque publique d’investissement, ou encore les chambres de commerce et d’industrie.
Le rêve du guichet unique à l’export réalisé ?
Aujourd’hui, «Team France Export» est opérationnel, et plusieurs milliers de TPE et de PME sont déjà suivies. C’est ce qu’a annoncé Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, lors d’une journée consacrée à l’export, au ministère de l’Économie, le 30 janvier dernier. L’objectif consiste à accompagner les TPE et les PME, de la mise en place d’un projet, jusqu’à sa réalisation, en leur permettant de s’orienter et de trouver les interlocuteurs adéquats. Pour le détail, le dispositif est assuré par un millier de collaborateurs, issus, notamment, des chambres de commerce ou de Business France. Parmi eux, 235 conseillers sont présents sur le territoire, «tous reliés par un même système d’information», précise Christophe Lecourtier. Ce réseau informatique est destiné à permettre une meilleure fluidité de l’information pour une entreprise qui passerait, par exemple, d’un interlocuteur dans sa région à un autre, dans le pays où elle souhaite exporter. Car la «Team France Export» est présente à l’étranger, dans une cinquantaine de pays. Dans certains cas, il s’agit d’une représentation en direct. Dans d’autres, elle a été confiée à un acteur privé, comme à Singapour.
Autre pièce du dispositif, BPIfrance propose plusieurs produits dédiés à l’export. «Les coûts fixes de l’export sont importants pour les petites entreprises. Nous essayons de simplifier les processus d’instruction», pour les dossiers qui ne représentent pas des montants très importants, précise François Lefebvre, directeur général de Bpifrance Assurance Export. L’établissement promet, également, un traitement des dossiers et une prise de décision par les équipes locales «sauf pour les cas les plus risqués». Concrètement, le site Internet de Business France (https://www.businessfrance.fr/) permet d’accéder aux versions régionalisées du dispositif. Un premier bilan officiel de «Team France Export» devrait être établi dans le courant de l’année.
2020, au risque du coronavirus
Les exportations françaises pourraient pâtir de la fermeture de la Chine. Elles ont représenté – Hong-Kong compris – 27 milliards d’euros, en 2019. L’aéronautique (plus de 8 milliards d’euros ) et le luxe (4 milliards) seraient les secteurs les plus touchés. Et les équipementiers français qui vendent aux constructeurs allemands, très tournés vers la Chine, pourraient également être impactés.
Anne DAUBREE