Le marché des vins de Bourgogne reste favorable
Malgré un contexte perturbé, les vins de Bourgogne ont toujours le vent en poupe. Le marché affiche une hausse de plus de 20% des ventes à l’export tandis que la récolte 2021, plus faible qu’à l’accoutumée à cause des conditions climatiques en pleine métamorphose, invitent les producteurs à montrer une fois de plus leur capacité de résilience.
3 577 domaines viticoles et 16 caves coopératives. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, la Bourgogne s’inscrit parmi les terres viti-vinicoles incontournables à l’échelle mondiale. « Même si elle reste une petite région par rapport à d’autres, elle récolte le fruit de son travail en étant plébiscitée tant par les consommateurs que la presse grâce à des opérateurs bourguignons qui vont aux quatre coins du monde pour faire découvrir ses spécificités » insiste Manoël Bouchet, co-président de la commission marché et développement au BIVB, bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne.
Pourtant, la production viticole régionale a dû faire face à la crise de la Covid-19, mais aussi aux surtaxes de 25% imposées par Donald Trump sur les vins français, annulées depuis avril 2021. « Les producteurs ont dû faire preuve d’une certaine résilience et ont pu se reposer sur une marque Bourgogne, très puissante, ainsi que sur des vins appétents, forts de leur diversité de couleur, de cépage, de terroir, de climat et de profil aromatique. »
Des courbes en hausse
Face aux embûches, les opérateurs ont diversifié les débouchés pour les vins de Bourgogne, les ventes en ligne se trouvant accélérées par la crise sanitaire. « Nos vins profitent également de certains monopoles d’Etat où l’Etat gère des magasins, comme c’est le cas en Scandinavie, au Canada ou encore en Pennsylvanie aux Etats-Unis. » Valeur sûre, rassurante, la Bourgogne se veut plus que jamais facile d’accès avec de larges canaux de distribution qui répondent à tous les budgets, de la grande distribution à la restauration de luxe en passant par les cavistes. Là encore, les chiffres confirment ce statut privilégié : +22% de ventes à l’export entre 2019 et 2020 et +27% sur les sept premiers mois de l’année 2021. « C’est une situation erratique influencée par la sortie de confinement et la sortie de taxe. On assiste à un phénomène de stockage. » constate Manoël Bouchet.
Une production en baisse
En parallèle, la récolte 2021 s’annonce historiquement basse avec des stocks bas également, sans pour autant que la situation ne soit alarmante. Pourtant, dans un environnement globalement inflationniste à tout point de vue et sur tous les marchés, Manoël Bouchet craint une tension sur les disponibilités et la rareté qui se répercuterait sur les prix. « Il faut différencier le rendement viticole et le rendement commercial. L’augmentation des prix ne doit pas suspendre les ventes. Il faut faire preuve d’une certaine empathie et une élasticité par rapport à nos clients. » Outre cette vigilance, le monde viticole se prépare à relever d’autres défis comme la transition écologique ou encore la formation et le recrutement, la filière peinant à trouver sa main-d’œuvre, mais aussi la relation aux consommateurs, bouleversée notamment par la vente en ligne.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert