Le nouveau concessionnaire EDEIS dévoile son programme pour l’aéroport Dole-Jura
Depuis le premier janvier, c’est le groupe français EDEIS qui préside aux destinées de l’aéroport Dole-Jura. L’infrastructure, dont 30 % des passagers sont côte-d’oriens, verra son aérogare rénovée, et son parking devenir payant.
Une nouvelle page s’écrit pour l’aéroport de Dole-Jura : depuis le 1er janvier dernier, c’est le groupe français EDEIS qui est devenu le concessionnaire de la principale porte d’entrée, et de sortie, aérienne de Bourgogne Franche-Comté. EDEIS a été créé, en 2016, pour reprendre les activités françaises du Canadien SNC-Lavalin. Le groupe réalise 140 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 988 personnes dans ses deux activités d’ingénierie et de concession d’infrastructures. Le nouveau gestionnaire annonce un programme d’investissement de 873 000 euros, consacré pour partie à la rénovation de l’aérogare, et pour partie à la sécurisation du parking. La zone d’embarquement, trop petite actuellement pour les passagers des moyen-courriers, sera agrandie, avec une offre de service aux passagers qui sera modernisée. La façade de l’aérogare devrait bénéficier d’un petit lifting bienvenu. EDEIS consacrera 360 000 euros à cette rénovation.
Parking payant.
L’opérateur va également « sécuriser » le parking pour 557 000 euros. Ce dernier point ne manquera pas de faire réagir : le stationnement deviendra payant à cette occasion, au risque de décourager les voyageurs. Quels seront donc les tarifs de ce parking de la discorde ? Franck Goldnadel, le Directeur général de EDEIS, a assuré, lors de la présentation de son projet, que les tarifs resteraient « proches de ceux pratiqués dans les environs ». EDEIS Concessions gère déjà 19 aéroports régionaux en France, dont ceux de Dijon et Chalon-sur-Saône, et se dit confiant sur l’impact limité d’un stationnement payant sur le trafic de l’aéroport. « Nous avons rendu les parkings de nos autres aéroports payants et ça a très bien marché, y compris économiquement. Ça nous permet, en outre, de limiter le recours à l’aide publique », estime Franck Goldnadel.
Un aéroport départemental qui profite au niveau régional.
L’argument n’aura pas manqué d’être une douce musique aux oreilles du président du Conseil Départemental du Jura, Clément Pernot, dont la collectivité assure financièrement l’essentiel de la charge de l’aéroport. Sur la période 2010-2019, le département a investi 6,2 millions d’euros dans celui-ci, et financé son fonctionnement pour 22,3 millions d’euros. Pourtant, assure-t-on du côté jurassien, l’aéroport profite à toute la région Bourgogne Franche-Comté et très marginalement aux habitants du département du Jura. De fait, en 2018, sur les 111 161 passagers qui ont embarqué à Dole – Jura, 30 % étaient Côte-d’Oriens, 19 % Doubsiens, pour seulement 13 % de Jurassiens (9 % venant de Saône-et-Loire). Il serait donc logique, estime le président Pernot, que la Région mette significativement la main au portefeuille, ce qu’elle se refuse à faire. « La danse du ventre que j’exécute en direction de la Région commence à me fatiguer un peu, j’ai des articulations vieillissantes », lâche-t-il. Il doit rencontrer Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région, le 12 mars prochain pour évoquer le sujet, mais sans grand espoir d’aboutir.
Arnaud Morel