Le programme Life Beef Carbon aide les éleveurs à réduire leur empreinte carbone
Lancé en 2015, le programme Life Beef Carbon vise à réduire de 15% l’empreinte carbone de la viande bovine en France et dans 3 autres pays d’Europe d’ici à 2025. La coopérative agricole FEDER, dont le siège social est situé à Vendenesse-les-Charolles (71) s’est saisie du sujet et accompagne notamment les agriculteurs de Bourgogne dans cette démarche volontaire.
1 700 fermes françaises ont été diagnostiquées par un technicien dans le cadre de Life Beef Carbon, le programme européen lancé en 2015 pour 10 ans. En Bourgogne, Camille Sonnet, référente et technicienne bio pour la coopérative agricole Feder est l’une d’entre eux. « Le projet vise à estimer l’empreinte carbone d’une exploitation. » Pour ce faire, l’experte prend en compte les émissions de gaz à effet de serre d’une part, auquel elle soustrait les capacités de stockage de l’exploitation d’autre part. Le méthane issu de la rumination des vaches et de leurs déjections, le dioxyde d’azote des fertilisations et le dioxyde de carbone provenant de la consommation d’énergie sont mesurés. L’utilisation du tracteur ou le transport et la fabrication de l’alimentation pour les animaux s’intègrent également au diagnostic global. « Nous prenons en compte tout ce qui touche à l’animal en amont de son départ de la ferme. »
Une grande capacité de stockage
Quand certains secteurs d’activité peinent à compenser leurs émissions de carbone, l’élevage peut se targuer d’avoir des solutions grâce aux éléments agroécologiques. Les haies, les arbres, les prairies permanentes contribuent à améliorer l’empreinte globale de l’activité agricole. « Parfois décrié, l’élevage dispose pourtant de vraies compensations par rapport à d’autres secteurs. » Même si le bilan final n’est pas nul en matière de carbone, l’élevage nourrit les populations tout en participant à l’entretien de la biodiversité et au stockage du carbone. Les éleveurs peuvent aussi avoir recours à la méthanisation ou à des panneaux photovoltaïques.
Accompagner pour s’améliorer
Camille Sonnet rencontre des éleveurs motivés et volontaires, soucieux de jouer un rôle dans la transition écologique qui s’opère en s’inscrivant dans cette démarche qui n’est pas obligatoire. « Ils veulent savoir où ils se situent et voir comment s’améliorer. » La collecte des données achevée, l’experte travaille avec les agriculteurs sur les leviers sur lesquels ils peuvent agir. Parmi eux, la production d’alimentation animale et son acheminement, les énergies utilisées, la productivité des animaux, l’utilisation des prairies temporaires ou encore l’autonomie de l’exploitation. « Les leviers environnementaux vont également apporter des retours économiques pour l’exploitation. » Une vingtaine d’éleveurs de la région ont participé à cette phase d’expérimentation. « Nous intervenons dans la logique de travail de l’élevage avec des solutions sur-mesure » insiste Camille Sonnet. Le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et France Relance mettent en parallèle en place des programmes avec des crédits carbones possibles mais non garantis pour les éleveurs qui s’engageront à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert