Les liqueurs Briottet, un patrimoine local reconnu
Fondée en 1836, la maison Briottet s’est faite un nom en France et à l’international dans la production et la commercialisation de liqueur de cassis notamment. Elle associe fierté et passion depuis six générations.
D’abord négociant en vins, la maison Briottet bascule dans la liqueur de cassis après qu’Auguste Denis Lagoutte l’invente en 1841 à Dijon. A son tour, l’entreprise dijonnaise fait sienne la recette. « Depuis, chaque génération a apporté sa pierre à l’édifice et nous proposons désormais 65 recettes de liqueur. Nous nous différencions avec des saveurs qui répondent aussi bien au grand public qu’aux spécialistes de la mixologie » sourit Claire Briottet, sixième génération à la tête de l’entreprise familiale et indépendante, qui compte six collaborateurs. Quand Claire Briottet s’occupe de la partie commerce, gestion, ressources humaines et communication, son frère Vincent assure les tâches liées à la production et à la qualité.
Un label qui se mérite
Jusqu’à 600 000 bouteilles sortent chaque année de l’usine historique installée rue Berlier à Dijon. La production est ensuite commercialisée dans des épiceries fines, le secteur des cafés, hôtels et restaurants, et chez des cavistes. « Nous n’avons pas de boutique en propre, si ce n’est en ligne. Nous aimons être en lien direct avec nos clients, échanger avec eux et avoir leur retour. » La maison Edmond Briottet réalise deux tiers de son chiffre d’affaires de trois millions d’euros à l’export. Grâce à des importateurs, elle est présente dans 30 pays.
Depuis 2018, la marque plus que centenaire a rejoint le cercle fermé des entreprises du patrimoine vivant. « C’est un label dont nous sommes fiers, car il n’est pas facile à obtenir et parce que c’est le seul qui soit remis par l’Etat aux entreprises » insiste Claire Briottet. A l’issue d’un long procédé, l’entreprise a reçu son label pour cinq ans avant qu’il ne soit renouvelé le 22 mars dernier avec la remise officielle du diplôme. « Il faut démontrer que nous disposons d’un savoir-faire rare en France, justifier d’un patrimoine historique, d’un produit reconnu localement mais aussi au-delà de sa région, voire de son pays, et démontrer une certaine santé de l’entreprise. »
Logique économique et écologique
Pour disposer de cette reconnaissance, comme environ 1034 autres entreprises françaises, soit moins de 0,05 % du tissu économique national, la maison Briottet a également dû prouver son implication RSE. « Il s’agit surtout de bon sens » sourit la dirigeante qui parle avec passion aussi bien de l’histoire de l’entreprise, des produits que des actions mises en place.
« Nous essayons d’acheter au maximum localement. » Ainsi, les cartons utilisés proviennent de Beaune, l’indispensable cassis est produit en Côte-d’Or, les étiquettes sont imprimées à Nuits-Saint-Georges. Tandis que les étuis sortent de lignes de production jurassiennes. « Nous pensons aussi au confort de travail de nos équipes pour les fidéliser. Nous avons d’ailleurs peu de turn-over. »
Claire Briottet insiste également sur la capacité des dirigeants de PME à trouver des solutions. Alors que l’entreprise cherchait un système de calage plus écologique que ses chips en polystyrène pour ses bouteilles, elle a pensé à utiliser les documents déchiquetés ne pouvaient être recyclés correctement. Deux problèmes sont ainsi devenus des opportunités. « On cale nos bouteilles avec ces déchets de papier. Nous évitons ainsi de produire quelque chose en revalorisant un déchet. » La PME a également mis en place un système de consigne de cartons auprès de ses clients qui profitent ainsi d’une remise annuelle. Des actions simples mais efficaces.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert