Les pépinières Naudet, lauréates de France relance
L’entreprise, basée à Leuglay, fait partie des 97 lauréats de l’appel à projet « graines et plantes ». Elle projette 1,35 million d’investissement.
Avec un Plan de relance de 200 millions d’euros, la filière forêt-bois s’apprête à entamer un virage conséquent. Sur cette enveloppe, 5,5 millions d’euros sont consacrés à l’appel à projet « graines et plants » qui concerne les pépinières et entreprises de travaux sylvicoles d’entretien et de renouvellement des forêts. « C’est un soutien indispensable pour répondre aux objectifs de repeuplement des forêts. Nous sommes le premier maillon » souligne Pierre Naudet, gérant des Pépinières Naudet, qui font partie des 97 lauréats de cet appel à projets.
1.35 million d’investissement
Créée en 1876 et basée à Leuglay (21), l’entreprise compte 350 hectares de pépinières (feuillus et résineux), notamment en Côte d’Or, en Saône-et-Loire, dans l’Yonne, en Gironde... « Nous produisons entre 20 et 25 millions des plants forestiers annuellement. Mais nous avons également une activité reboisement, créée dans les années 1950 par mon grand-père. Nous nous chargeons de la plantation et de son entretien sur 4 000 à 7 000 ha chaque année dans toute la France », poursuit Pierre Naudet. Enfin, la société, qui emploie 210 équivalents temps-plein, élève des sapins de Noël dans le Morvan.
L’entreprise va investir 1,35 million sur les activités de production de plants et de reboisement pour les sites de l’Yonne, de la Côte d’Or et de la Saône-et-Loire. Grâce à un soutien à hauteur de 40 % de la part de France Relance, ceux-ci seront condensés sur 24 mois, alors qu’ils étaient prévus sur plusieurs années.
Lutter contre la sécheresse et le gel
« Nous allons poursuivre l’installation de systèmes d’irrigation, de forages et de réserves d’eau qui deviennent indispensables avec le réchauffement climatique », explique le responsable. Pour lutter contre le gel, des toiles de protection supplémentaires seront également installées en complément de la technique d’aspersion rendue possible grâce au système d’irrigation. « Nous abandonnons les bougies antigel pour des questions de protection de l’environnement » complète Pierre Naudet.
Autre domaine d’investissement, des équipements supplémentaires pour la culture en godet, qui « génère moins de stress pour le plant, puisque les racines sont toujours entourées d’un substrat. Il est également possible de planter plus tôt et sur des terrains plus compliqués ». Enfin, il est également prévu d’acquérir du matériel pour mécaniser la plantation, « aujourd’hui faite à 80 % à la main ». Mais pour cela, il faudra envisager l’adaptation de machines, voire les créer. Pierre Naudet regrette : « Il n’existe pas vraiment d’entreprises qui proposent un matériel adapté ».
Avec un tel projet, la production des pépinières Naudet, qui réalise un chiffre d’affaires d’environ 14 millions d’euros (hors sapins), devrait augmenter et générer des emplois supplémentaires. De quoi avoir la capacité de répondre aux besoins des forêts publiques et privées, en Bourgogne-Franche-Comté -quatrième région la plus boisée- et même au-delà. Le CRPF et le syndicat des propriétaires privés de Franche-Comté se sont déjà rapprochés pour répondre, ensemble, à un appel à manifestation d’intérêt. Une première en France qui est de bon augure pour l’avenir de la filière forêt-bois.
Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont