Rejet préfectoral pour le parc éolien de la Fougère à Saint-Maurice-sur-Vingeanne
Coup d’arrêt pour le projet de parc éolien de la Fougère, qui devait voir le jour à Saint-Maurice-sur-Vingeanne. Celui-ci, dont le dimensionnement avait été revu à la baisse, vient d’être rejeté par la préfecture de région.
Il n’y aura pas de nouveau parc éolien à Saint-Maurice-sur-Vingeanne, bourgade située à proximité de Fontaine-Française, à 50 km au nord-est de Dijon. Le 4 mars dernier, la préfecture de Bourgogne-Franche-Comté a rejeté, par arrêté, la demande d’autorisation unique d’exploiter, déposée par la société montpelliéraine Valeco. L’autorité estime que le paysage local est déjà « saturé » en éoliennes.
Un projet déjà amendé.
Pour Valeco, qui exploite plusieurs dizaines de parcs éoliens et de centrales solaires en France et a réalisé, en 2018, un chiffre d’affaires de 17,8 millions d’euros, le coup est rude et inattendu. Certes, les projets de parcs éoliens rencontrent une opposition grandissante dans certaines campagnes, mais celui de la Fougère avait été revu, fin novembre dernier, pour répondre aux inquiétudes de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS). Initialement, le projet prévoyait l’installation de 9 éoliennes, dont 4 sur un site de forêt communale à défricher de 1,7 hectare. La CDNPS s’est inquiété, en mai 2019, de son impact sur les paysages, et de sa proximité avec, notamment, la commanderie de la Romagne, une ancienne commanderie templière, remaniée au XVe siècle par les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. L’opérateur a présenté, le 14 octobre 2019, un projet réduisant à 6 le nombre d’éoliennes sur le site, 3 implantations ayant été supprimées, notamment à proximité de la commanderie. « Cette suppression de 3 éoliennes nous permettait d’éloigner encore le champ des habitations situées à 1,5 km », précise Benjamin Compagnon, responsable du projet chez Valeco.
Trop plein d’éolien ?
L’enquête publique a montré que le projet divisait les habitants. D’un côté, certains saluaient l’impact économique du projet, de l’autre, on contestait la nature propre de l’énergie produite, et l’impact visuel de nouvelles éoliennes sur un site déjà bien garni. Et c’est finalement cet argument que retient la préfecture, qui note que le projet « se situe dans un secteur marqué par la présence de plusieurs parcs éoliens existants ou autorisés, représentant un total de 66 aérogénérateurs à moins de 10 km ». Au paysage saturé s’ajoute un projet qui « crée une urbanisation dispersée incompatible avec la vocation des lieux » et qui « par sa situation, son aspect et ses dimensions est de nature à porter atteinte au caractère des lieux environnants, aux monuments historiques, aux sites et paysages naturels ». Valeco dispose de 2 mois pour faire appel de l’arrêté préfectoral. « Le dossier est entre les mains de nos avocats, et nous réfléchissons à nos options », confirme Benjamin Compagnon.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel