Rencontres de l’hydroélectricité : « Le changement climatique impactera la production »
Les 30 novembre et 1er décembre prochains, Beaune accueille la dixième édition des rencontres de l’hydroélectricité organisées par l’Ademe.
Les 30 novembre et 1er décembre prochains, l’Ademe organise la dixième édition des rencontres de l’hydroélectricité à Beaune. Un sujet capital pour la région qui compte 244 installations hydroélectriques dont 216 privées. Entre visites de site et conférences, l’évènement mettra en lumière les impacts du changement climatique et les actualités de la filière hydroélectrique. Le point avec Lilian Geney, chargé de mission économie circulaire et hydroélectricité de l’Ademe Bourgogne Franche-Comté.
Pourquoi organiser des rencontres dédiées à l’hydroélectricité ?
Lilian Geney : L’objectif est d’accompagner les porteurs de projet hydroélectrique dans leur réalisation. L’évènement apporte des connaissances, permet le partage d’expérience mais aussi d’échanger avec les professionnels présents. Les exposants sont issus de domaines variés. Il y aura des bureaux d’étude ainsi que des assureurs. Mais on trouvera aussi des fabricants de vannes, de turbines, de grilles pour attraper les déchets ou encore de solution de dégrilleur pour les ramasser.
A qui est destiné ce rendez-vous et combien de visiteurs attendez-vous ?
Nous espérons environ 250 personnes de toute la France, car il y a peu d’évènements de ce type pour la filière de l’hydroélectricité. Notre public est varié. Nous recevons, bien sûr, des industriels, des exploitants de centrale hydroélectrique et autres professionnels de la filière ainsi que les services de l’Etat. Mais nous avons également des particuliers. Cela peut être des propriétaires d’un ancien moulin qui voudraient le transformer en source d’énergie, comme un particulier qui veut construire un barrage sur un cours d’eau.
Une conférence portera sur le changement climatique, quelles conséquences a-t-il sur la filière ?
Nous ne nous attendons pas à une baisse de pluviométrie sur l’année mais à une répartition saisonnière différente avec des situations extrêmes plus fréquentes, comme des sécheresses et des inondations. En hydroélectricité, les deux affectent le débit. Avec la sécheresse, il n’y a plus d’eau tandis qu’avec une crue, il n’y a plus de chute à exploiter. La production d’électricité aura donc une saisonnalité différente, ce qui aura un impact économique.
Notre rôle consiste à conduire à une prise de conscience des exploitants pour qu’ils intègrent cette saisonnalité dans leur business plan et leur réflexion : moins de production engendre moins de revenus mais toujours les mêmes charges à rembourser. C’est une alerte, un apport de connaissance pour que chacun gère au mieux son installation.
Quels sont les dossiers d’actualité pour la filière ?
A côté des aspects environnementaux dont la réglementation évolue régulièrement, un décret devrait paraître à la fin de l’année sur le tarif d’achat. Actuellement, les installations produisant de 0 à 500 kW bénéficient d’un tarif d’achat réglementé, fixe sur vingt ans, ce qui assure une sécurité aux exploitants. La puissance éligible va diminuer en 2024 avec les installations de 0 à 400 kW puis à 200 kW en 2025.
Par ailleurs, nous allons mettre en place un site internet dédié à l’hydroélectricité en région pour apporter toutes les ressources documentaires nécessaires pour penser un projet, mais aussi voir un agenda des visites ou des formations ainsi que des vidéos de témoignage.
Propos recueillis pour Aletheia Press par Nadège Hubert