SEB Is-sur-Tille relance son activité avec un centre de reconditionnement

Alors que l’usine d’Is-sur-Tille était en perte de vitesse, le groupe SEB va y implanter un centre de reconditionnement de produits de petit électroménager, capable de traiter 50 000 pièces par an.

L’usine SEB d’Is-sur-Tille accueillera le futur centre de reconditionnement. (SEB)
L’usine SEB d’Is-sur-Tille accueillera le futur centre de reconditionnement. (SEB)

Le 18 juin, lors d’un comité social et économique central, le groupe SEB a annoncé l’implantation d’un centre de reconditionnement de produits de petit électroménager à Is-sur-Tille. Cette annonce survient quelques jours après que la CGT ait exprimé ses inquiétudes quant à la baisse d’activité du site.

Ce centre, dont l’ouverture est prévue pour 2025, traitera les produits vendus en ligne et retournés durant la période de rétractation légale de 14 jours. « Nous recevrons, évaluerons et contrôlerons les retours clients, avant de les nettoyer et les réparer le cas échéant, pour les reconditionner et les remettre en vente dans les circuits de la seconde vie », détaille Sandrine Vannet, directrice générale chez SEB.

1,5 million d’euros

L'objectif est de reconditionner environ 50 000 produits par an, provenant de toute l’Europe, avec un accent mis sur les produits à forte valeur ajoutée. Ce projet représente un investissement de 1,5 million d’euros et ne devrait pas entraîner de nouvelles embauches. « Ce que nous allons faire n’est pas si éloigné de ce que nos salariés savent déjà faire à Is-sur-Tille, à savoir assembler des produits électroménagers, avec de nombreux contrôles de qualité déjà en place sur nos lignes de production », explique Sandrine Vannet.

Le site d’Is-sur-Tille, qui emploie 68 salariés dans l’usine de production et 85 dans le centre de recherche et développement, bénéficiera de la proximité du bureau d’étude. « Toutes les ressources du groupe, les plans éclatés des produits, sont aisément disponibles », ajoute-t-elle.

Cette annonce a été bien accueillie par les salariés, qui étaient inquiets face à la réduction de leur activité. Depuis 2006, SEB fabriquait ses friteuses Actifry dans cette usine, mais la concurrence accrue et la fin prochaine des brevets ont fait chuter les volumes de production. En 2020, le site s’est diversifié avec l’assemblage des vélos électriques Angell, sans atteindre le niveau d’activité espéré.

Suivre le marché des smartphones

SEB suit la tendance de développement du marché des produits reconditionnés, particulièrement visible dans le secteur des smartphones. « Le smartphone est pour nous un indicateur de ce qui va se passer sur nos marchés un peu plus tard », observe Sandrine Vannet. « Aujourd’hui, le marché des produits reconditionnés progresse de 15 % par an au niveau mondial, tandis que les ventes de smartphones neufs stagnent ou régressent. » Cette démarche est aussi un retour aux sources pour SEB, fondée en 1857 par Antoine Lescure, un rétameur ambulant, qui redonnait vie à des ustensiles usagés.

Et le groupe n’en est pas à son coup d’essai. En 2021, il a créé une joint-venture avec le groupe Ares, donnant naissance à « Reparseb », un atelier de réparation d’électroménager à Paris, qui voit passer 6 000 produits par an. « Reparseb répond à une mission d’insertion. L’objectif de notre futur centre de reconditionnement est tout autre : il s’agit d’industrialiser le processus de reconditionnement », précise Sandrine Vannet.

Pour Aletheia Press, Arnaud Morel