Seveso : 69 sites sous haute surveillance en Bourgogne-Franche-Comté
Les services de l’Etat ont d’ores et déjà tiré des leçons du terrible accident qui a frappé l’usine Lubrizol à l’automne dernier. En Bourgogne-Franche-Comté comme ailleurs, les contrôles vont être plus nombreux et plus pointus.
L’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen en septembre dernier n’aura pas eu de conséquences qu’au nord de la Seine… L’accident a en effet naturellement conduit à la mobilisation des parlementaires et du gouvernement autour de la sécurité des sites classés Seveso. Cela concerne directement la Bourgogne-Franche-Comté, qui, au 30 juin, 2019, comptait pas moins de 69 sites classés Seveso, dont 29 en seuil Haut. La Côte-d’Or et la Saône-et-Loire sont les départements les plus concernés avec respectivement 16 sites chacun dont 8 en seuil Haut pour la Côte-d’Or. Les services de l’Etat ont donc d’ores et déjà pris à leur compte, le premier train de mesures annoncé en février par Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, en retour d’expérience de l’accident normand.
Plus de 1000 contrôles par an
En particulier, le nombre de contrôles est amené à augmenter de manière drastique. + 50 % d’ici 2022 a assuré la ministre. Pour la Bourgogne-Franche-Comté, cela devrait ainsi conduire à dépasser les 1200 contrôles annuels en prolongement de la hausse enregistrée au cours de l’année 2019. En effet, selon les chiffres de la Dreal, du 1er juillet au 30 septembre 2019, 221 contrôles ont été réalisés sur les sites Seveso de la région, contre 181 le trimestre précédent, et seulement 124 au 1er trimestre 2019.
Jusqu’ici cantonnés aux seuls sites classés Seveso, ces contrôles vont aussi être élargis aux entreprises voisines, dans un rayon de 100 m. Une disposition qui vient là encore en écho à l’accident rouennais, pour lequel l’entreprise logistique voisine était impliquée. En plus du nombre, les contrôles devraient aussi être plus pointus qu’auparavant autour de la prévention des incendies. En particulier le compartimentage des stockages sera renforcé pour éviter un risque de propagation trop rapide des flammes, et faciliter le travail des secours.
Plus de transparence sur les produits stockés
Les entreprises devront aussi fournir à l’administration davantage d’informations. En premier lieu, une meilleure connaissance des réserves d’eau et d’émulseurs autour des sites est nécessaire. Et ce afin de mobiliser plus rapidement ces ressources en cas de sinistre, point qui a fait défaut lors de l’incendie à Rouen. Elles devront aussi fournir systématiquement de les principales substances stockées sur les sites, et ce de manière normée. Un dispositif qui permettra de pré-identifier le devenir possible de ces produits en cas d’incendie et donc de pouvoir en mesurer la concentration dans l’air. De quoi assurer une totale transparence en direction de la population, point qui, là encore a posé problème dans le cadre de l’incendie Lubrizol, suscitant la mobilisation de la population locale. Par ailleurs, le ministère prévoit aussi un renforcement des outils d’analyse et d’interprétation des résultats.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre