Si la friche du Creusot devenait une arène pour drones
Pour repenser la friche industrielle du Creusot, Batifranc, spécialiste de l’immobilier d’entreprise, a lancé un concours d’idées en fin d’année 2024. Le beaunois André Architecte a reçu le prix du virtuel avec son concept de drone arena.

Des drones fonçant à toute allure dans des arceaux lumineux dans un stade futuriste en lieu et place de la friche industrielle du Creusot de 4 500 mètres carrés… C'est le projet de cabinet André Architecte, lauréat du prix du virtuel du concours Batifranc lancé en fin d’année 2024. Avec sa Drone Arena, l’entreprise remporte 7 000 euros.
Plus d’une trentaine de candidats ont répondu pour l’une des trois catégories imaginées par l’expert de l’immobilier d’entreprise visant à donner une nouvelle vie au lieu. "Ce prix prouve que les friches industrielles ne sont pas des vestiges du passé, mais des terrains fertiles pour imaginer le futur. L’engagement des participants, venus de toute la France, témoigne d’un véritable besoin de réinventer ces espaces et de leur donner une nouvelle fonction, en phase avec les attentes de notre époque", déclare Hubert Cusenier, directeur général de Batifranc.
Pour Jean-Baptiste André, dirigeant de l’agence d’architecte basée à Beaune, ce projet sortait des traditionnels marchés publics. "Ce concours nous a interpellés, car c’était un projet à l’échelle régionale. Il nous donnait l’occasion de tester des idées mais aussi de faire un peu de R&D en testant de nouveaux logiciels sans être contraints par un programme ou des orientations."
Laisser libre cours à son imagination

La seule obligation du concours consistait à prendre en compte l’existant, la friche industrielle du Creusot renvoyant à des notions urbaines en se questionnant sur le bâti et le site. "Il faut s’interroger sur la thématique urbaine, sur le renouvellement de la ville, ce n’est pas fréquent dans le quotidien de notre métier" poursuit Jean-Baptiste André.
Potentialité de l’espace, contexte actuel où les villes ne peuvent plus s’étendre, question du foncier disponible… Autant d’interrogations que les architectes ont envisagées avant de concevoir leur projet. "Il a été pensé pour fédérer du monde dans un lieu reconverti, indexé sur le futur mais avec une base existante, souligne le dirigeant de l’agence d’architecte. L’objectif est de prendre le prisme de la compétition sportive pour dynamiser le site localement et au-delà grâce à une dimension numérique."
Avec sa drone arena, André Architecte s’est inspiré des courses de drones existantes, visibles sur Youtube. L'agence a inventé un lieu à l’image d’un stade avec des équipes "de geek" faisant tourner des drones au travers d'un parcours d’obstacles. "On sait que ce bâtiment ne verra peut-être pas le jour, reconnaît Jean-Baptiste André. Mais nous avions l’idée de relancer la vie de quartier avec une activité unique et ludique qui puisse intéresser du monde."
L’avenir des friches
L’architecte est parti du relevé 3D réalisé par un robot chien pour penser son projet. "C’est une innovation capable de libérer le potentiel du foncier. Si ces friches ne sont pas réhabilitées, ce n’est pas par manque d’idées mais plutôt de considération et cela demande un préalable comme le relevé 3D", analyse l'architecte. Si le projet devait voir le jour, il nécessiterait au moins 12 millions d’euros d’investissement et impliquerait "d’être complet en permanence" souligne Jean-Baptiste André qui avoue s’être fait plaisir avec l’idée de drone arena.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert