Theresa Technics : une serre pour une alimentation et une énergie durable
Arnoud Tieleman a imaginé une serre de culture capable de fournir plus d’énergie que nécessaire. Avec sa start-up Theresa Technics, il souhaite initier une autre façon de produire, à condition de trouver les quatre millions d’euros nécessaires à faire la preuve de son concept.
Arnoud Tieleman, fondateur de la start-up Theresa Technics, a développé un produit qui pourrait, dans les années à venir, révolutionner le monde de l’agriculture. « La France a perdu les deux tiers de sa production de fruits et légumes au profit de l’importation. J’ai trouvé le moyen de produire davantage dans l’hexagone, sans efforts, tout en limitant la pollution liée au transport et les risques de gaspillage » introduit l’entrepreneur. Ce qui a été conçu : une serre horticole nouvelle génération, à très basse empreinte énergétique, capable de produire toutes cultures en tout temps et tout endroit. « En France, nous n’exploitons que très peu le solaire, pourtant, c’est une énergie gratuite et disponible. De mon côté, j’ai décidé de m’en accaparer » assure Arnoud Tielemen.
Une serre qui produit de l’énergie
Soutenue par Deca BFC et Vitagora, la solution de Theresa Technics espère réduire l’impact du réchauffement climatique sur les productions alimentaires. Par ailleurs, en utilisant un substrat composé de matières organiques, les fruits et légumes pourront croître sans recours aux engrais et traitement. La start-up entend également répondre au besoin d’énergie et de chaleur en France, afin de palier le coût du gaz et de l’électricité. « Notre serre tire trois fois trop d’énergie par rapport à ses besoins. Nous avons créé un système pour la stocker, mais pour l’instant, elle n’est pas utilisée, témoigne Arnoud Tieleman, avant de poursuivre. Nous pourrions imaginer des industriels qui profiteraient de l’énergie produite par les serristes. »
Ainsi, sa serre, qui est capable de fournir plus d’énergie que nécessaire, intéresse Pomona, l’un des leaders français de la distribution, qui livre des produits alimentaires aux professionnels des métiers de bouche. « Ce qui leur a plus, c’est que nous leur avons montré qu’en travaillant avec une production de proximité, l’entreprise pourrait avoir 80 % de marge nette en plus, tout en limitant le transport et les risques de gaspillage. »
4 millions d’euros nécessaires pour finaliser le projet
Actuellement, Arnoud Tieleman est à la recherche de quatre millions d’euros de financement pour créer sa serre de démonstration. S’il en a déjà obtenu une partie auprès d’un partenaire bancaire, il lui manque 40 % de la somme. « Nous avons créé un pilote aux Pays-Bas, qui nous permet de savoir que ça fonctionne, mais il nous faut fiancer la preuve de concept » L’agriculteur startuper souhaiterait obtenir le soutien de l’Etat ou d’acteurs du secteur. « Les entreprises hésitent à s’engager. Elles pensent que si nous sollicitions une subvention, c’est que notre projet n'est pas économiquement viable. C’est juste que nous devons fabriquer une preuve de concept. En réalité, il nous suffit d’une serre pour montrer la rentabilité du projet. » Avec Theresa Technics, il n’oublie pas les producteurs. « Nous voulons garantir un bon revenu aux agriculteurs, autour d’un bon produit disponible à prix rentable. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert